Chapitre - 5 - A la croisée du complot et du courage.

Publié le 17 Juillet 2014

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Bonjour bonjour !

Me revoilà enfin... Comment ça "Je suis en retard !" Comme si vous n'étiez pas habitué... (court se cacher !)

Bon..

Chapitre 5 de "A la croisée des chemins"

Exceptionnellement ce chapitre est un peu plus long (52pages au lieu d'une vingtaine) . Tout simplement parce que l'intrigue prend vraiment place ici ! Eh oui ! vous pensiez que tout était déjà dévoilé eh bien... non ^^'
J'aime me compliquer l'existence.. Ça aussi ce n'est pas nouveau
!

J'ai adoré écrire cette partie bien qu'elle est un peu... Vous verrez bien ;) J'espères sincèrement avoir vos avis car ça compte beaucoup pour moi :)
Ça me permet de travailler ce qui ne va pas. Une publication sans review c'est un peu comme parler dans le vide hé hé..
Non je ne veux pas vous mettre la pression, rassurez-vous :) Faites comme bon vous semble. Je suis ici pour partager simplement. Toutefois j'ai bon espoir de vous faire sauter de vos pantoufles avec cette parution. Je sens que je vais en énervé quelques une
s :p

N'est-ce pas Aya-chan et Pluie de pétales sakura ? ^^De gros bisous à vous deux d'ailleurs 3 Oui car je sais que Stef-chan attendait ce chapitre avec impatience hihi ^^

Enjoy !

FreedomPen

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Chapitre 5 A la croisée du complot et du courage.

« Tout vient à qui sait attendre.

Du moins n'est-ce pas l'hymne de l'espérance ?

Au delà de la rudesse d'une épreuve, notre cœur palpite pour donner un nouveau souffle à l'espoir. Celui de voir le meilleur se produire alors que nous sommes au plus mal. Celle lueur n'a pas toujours la forme que l'on imagine. Mais pour réussir à façonner un miracle, compter sur l'individualité n'est pas toujours le meilleur choix. Derrière une rencontre fortuite, se cache peut être notre heureuse finalité ? Alors ne devrait-on pas accorder plus d'un regard à ceux qui nous admire ? »

Kotori se sentait bien. Une sensation cotonneuse la pelotonnait dans une chaleur peu habituelle. Mais par les Kamis, ce qu'elle était bien… Confortablement positionnée en fœtus, les échos de son propre cœur la berçaient dans une douce plénitude.

« Kotori-chan. »

Une tonalité familière qui la poussait encore plus de s'accrocher à ce doux songe. La voix d'Inoue-san était si réconfortante. Coincée entre le sommeil et la réalité, la lycéenne se laissait flotter.

« Kotori-chan, réveille toi. »

Kami-sama, pourquoi ? Pourquoi être dans l'obligation de s'arracher à ce paradis où son esprit était au repos ?

Pourtant, c'est sans effort que la jeune fille laissa ses paupières s'entrouvrir. Un parfum de jasmin envahit ses narines et la douceur qui l'embaumait n'était autre qu'un amoncellement de tissus précieux ornant son corps. Les lueurs du jour caressaient sa joue et doucement, elle porta sa main sur son visage encore gonflé par le sommeil.

« Inoue-san ? »

« Ohayo… »

Kotori chercha la source de cette voix qu'elle chérissait tant. De ses iris sombres, elle la vit. Elle était agenouillée à son chevet. Somptueusement vêtue d'un kimono pêche au motif floraux. Sa longue chevelure auburn était nouée par une coiffure sophistiquée, brillante d'accessoires dorés.

La réalité prenant forme, Kotori bondit de son nid douillet.

« INOUE-SAN ! »

D'un mouvement agité, la jeune fille tendit ses bras lourds pour enlacer cette féminité si parfaite. La cible de cette affection accepta l'étreinte et vint même jusqu'à lui répondre en caressant ses cheveux en bataille.

« Je suis là, tout va bien. » chuchota Orihime.

De simples mots… Mais qui pourtant éveillaient tant de choses. La jeune Miura ne put contenir ses larmes qui s'écoulèrent abondamment.

- Inoue-san… Je suis tellement heureuse de te voir… Tu m'as tellement manquée.

- Kotori-chan… susurra la princesse, touchée par tant d'attachement.

- Je pensais ne jamais y arriver… Urahara disait que c'était simple, mais j'ai eu tellement peur… Il faisait noir et je tremblais à chaque pas ! Je ne savais pas à quoi m'attendre ! s'emmêla la jeune fille tremblante.

- Calme toi…

- Kurosaki-san était derrière moi, il… Il a été expulsé très vite… et…

- Kurosaki-kun ?! s'étonna la belle.

Délicatement, Hime coupa leur embrassade pour faire face à sa jeune amie. Elle était éreintée et craintive. Comme un petit animal apeuré qui se serait retrouvé face à un chasseur. D'un geste tendre, la beauté auburn ramena l'une de ses mèches brune derrière son oreille pour l'inviter au calme. Lorsqu'elle emmena ses doigts sur sa joue, elle lui sourit.

- Reprend ton souffle ma jolie Kotori-chan. Tout va bien à présent, tu es chez mon amie Kuchiki. Prend le temps de te reposer et une fois chose faite, raconte moi tout.

Docilement la lycéenne acquiesça, trop désorientée pour contre dire son ainée. Tout s'était passé à une vitesse angoissante. Elle n'était même pas certaine que tout ce qu'elle traversait fût de l'ordre du songe où d'une insolite réalité.

Après une petite heure, Kotori avait enfilé l'un des kimonos de la maison Kuchiki. La jeune lycéenne était sans cesse titiller par ce qu'elle voyait. Tout ressemblait au Japon d'un autre âge. Par moment, elle eut même l'illusion d'avoir voyagé dans le temps. Lorsqu'elle fut enfin invitée à rejoindre Orihime dans les jardins, son sourire reprit forme. Qu'elle était belle. Encore plus que sur les photos que sa vielle amie lui avait exposé dans une autre vie. Les coutumes et attraits de se monde lui allaient à la perfection. La jeune femme lui avait donc quémandé des explications sur cette visite inattendue.

Reprenant son souffle, Miura lui compta sa rencontre avec le dénommé Kurosaki. Quel ne fut son enchantement lorsqu'elle put lire dans ses iris d'argent un sentiment mêlant apaisement et jubilation. Orihime en essuya même quelques larmes qui soulignaient le débordement de joie qui la submergeait.

- Il est de retour… Kurosaki-kun est…

- Extrêmement agaçant ! la coupa Kotori. Il porte à merveille ses sourcils froncés mais quel manque de savoir vivre !

Le sourire d'Orihime n'en devint que plus radieux. En plus de retrouver ses aptitudes, le shinigami de son cœur était resté le même…

- Haï, il est ainsi.

- Inoue-san… Kurosaki-san est dans une situation délicate qui requiert ton aide.

- Dis m'en plus.

C'est alors que la lycéenne compta sa réunion chez l'ex-capitaine de la douzième division. L'âme du shinigami remplaçant était sous le joug d'un sceau d'Urahara qui lui permettait temporairement de contenir son reiatsu. Lors de son passage, le shinigami remplaçant s'était aventuré avec elle malgré les avertissements du vieux marchant. Kotori eut du mal à décrire ce qui s'était déroulé par la suite. Des tremblements et hurlements de douleurs avaient résonnés à ses jeunes oreilles. Quand elle s'était tournée pour constater de ses yeux que Kurosaki-san en était bien l'auteur, une énorme rafale l'avait projeté loin de lui. Hime en conclut que les émanations du reiatsu de son amour de toujours avaient traversés les limbes jusqu'à la Soul Society. D'après sa jeune amie, seul le Rikka avait la capacité de rendre à Ichigo la pleine possessivité de son âme. Orihime en comprit chaque mot et assimila la demande. Il était évident qu'elle devait se mettre en route pour le monde réel, mais lorsque Kotori souligna le problème du corps désormais disparu d'Inoue, le doute frappa.

- Mais que pouvons-nous faire dans ce cas ? Kami-sama si seulement j'avais pu tenir plus longtemps, se lamenta la princesse.

- Tu dois venir avec moi dans le monde réel. Urahara disait qu'il y avait peut être un espoir. Par le biais de mon corps, nous pouvons peut être éveiller le shum shum Rikka pour sauver Kurosaki-san et lui permettre de retourner à la Soul Society…avec toi Inoue-san…

- Kotori-chan, n'est-ce pas dangereux pour toi ?

« Il y a un autre problème ! »

Les deux jeunes femmes se tournèrent vers l'origine de cette voix. Orihime distingua immédiatement sa propriétaire. Kotori quant à elle en sursauta reconnaissant les deux shinigamis qui venaient d'apparaître. D'après Kurosaki-san, leurs noms étaient respectivement Kuchiki Rukia et Abarai Renji. Pour elle ne sait quelle raison, sa peau frémit à leur approche. Sûrement les émanations de leurs âmes qui étaient bien plus oppressantes que celles de fantômes classiques.

Rukia en sourit. Elle même avait identifié cette jeune fille qui avait pénétré dans la maison d'Inoue le jour de sa mort. Toutefois, la gravité revint habiller ses traits gracieux.

- La chambre des 46 risque de ne pas approuver ton départ Inoue, expliqua-t-elle.

- Mais Kurosaki-kun est un sauveur de la Soul Society ! s'alarma la douce.

- Dans ce cas nous devrions exposer le problème. Avec l'appuie des capitaines, peut être pourrions-nous demander une permission pour cette ryoka et Inoue, exposa Renji tout aussi enjoué. Je doute que l'on refuse l'accès à Ichigo ! Bordel ce n'est pas la première âme venue !

- C'est vrai, sourit la petite sœur de Byakuya soudainement nostalgique. Nous vous accompagnerons et ferons accepter cette requête. Je suis sûre que l'on plaidera en notre faveur ! Inoue… Tu avais raison de garder espoir…

La déception avait refait naître l'espoir. Orihime reprenait de plus en plus d'expression sous le regard d'une Rukia soulagée par la tournure des évènements. Ce n'était pas une victoire, mais les lueurs de meilleurs jours faisaient sentir leur chaleur. Tout comme les premières brise de l'été. La petite noble avait le cœur plus apaisé. Sa promesse qu'elle s'était faite à elle même avait été tenue. Mais alors… Pourquoi ce mauvais pressentiment ?

- Rukia… chuchota Renji à son oreille. Nous devrions garder un œil sur Inoue… Le temps que le capitaine se renseigne…

- Oui… J'espères que ces précautions seront inutiles, lui répondit-elle l'œil assombrit.

Oui, la petite Kuchiki laissait entrevoir son anxiété au travers de son regard indigo. Renji en connaissait la source. Le clan Maeshi se montrait bien actif ces derniers temps… Le souvenir de son amie d'enfance, déclamant ses soupçons dans la chambre de son frère ainé où lui même avait été invité, lui revint. Il partageait son avis… Cette demande en mariage qui aux yeux de n'importe quel shinigami serait parut exceptionnel, éveillait en eux une crainte naissante. Non… Ce n'était pas une simple demande, n'est-ce pas ? Le maître du clan Maeshi était connu pour ses actions calculées. La vigilance était de rigueur… C'est ce qu'avait dit Byakuya. Rester dans l'ombre tout en examinant les faits et gestes du porte parole adoré de sa majesté. Rukia n'en doutait plus, Ichigo devait revenir le plus rapidement possible avant que la fatalité ne les surprenne.

Les quatre amis mettaient au point leur stratégie pour convaincre la chambre des 46. Aux premiers abords, cela paraissait aisé. Après tout, Ichigo était une stature respectée par les hauts dirigeants. Une telle demande semblait accessible aux yeux de tous. Mais personne en cette seconde ne se doutait que dans l'ombre de la demeure Kuchiki, quelqu'un avait ingurgité leur échange dans le but de le rapporter à son maître…

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La beauté, la perfection, l'idéal… Tout ces sentiments, ces visées, n'étaient-ils pas tous subjectif ? Certainement… Toutefois, ces mots d'ordres étaient les bases solides d'une éducation alliant raffinement et postérité.

Le clan Maeshi, connue pour son étroite relation avec le roi des esprits, travaillait chacune de ses apparitions. En la personne de Kurando, la famille ne pouvait compter sur meilleur guide. Ses épaules larges portaient le poids des espérances d'une maison vielle comme le monde et aux valeurs austères aux yeux de certains. Mais Kurando aimait également l'originalité. Ceci, il l'avait signé lorsqu'il avait annoncé sa volonté de s'unir à Inoue Orihime. Les foudres des anciens s'étaient alors abattues sur ce présomptueux chef en marche depuis seulement cent ans.

« Voilà un caprice des plus odieux ! »

« Quel déshonneur pour notre famille Kurando ! »

« Une roturière sans attaches… Protégée par un clan dont la droiture laisse à désirer… Tout comme le respect de tes vœux ! »

Ces attaques cinglantes résonnaient encore aux oreilles du maître des lieux. Marchant sereinement, comme si ces piaillements ne l'atteignaient pas, il arriva dans ses appartements.

« Mes vœux… » Souffla-t-il en ôtant son par dessus maintenant qu'il était seul.

Il était de notoriété publique, qu'un maître de clan prononçait ses vœux lors de son accès aux pleins pouvoirs. Ceux de la maison Maeshi étaient d'une simplicité enfantine, se résumant à trois mots.

« Respect, Excellence et Allégeance »

Le respect des traditions ancestrales, dont les nobles vassaux de sa majesté se devait de maintenir. L'excellence de toute tâche entamée ou ordonnée par sa majesté. L'allégeance à la voute céleste de sa magnificence, le roi des esprits…

Telle une comptine, Kurando avait récité ces vers depuis sa plus tendre enfance. Pas un jour ses parents ne l'avaient laissé en paix à ce sujet. Le clan Maeshi se devait d'être un modèle pour les autres maisons servant dignement le roi des esprits. Comme un frère ainé montrant l'exemple. Mais depuis cent ans, les valeurs véhiculées par la Soul Society laissaient à désirer à son humble avis. Nombre de mouvements disgracieux comme les complots d'Aizen, ou même l'acceptation de l'existence de « shinigamis remplaçants » apparaissaient comme de vulgaires déboires. Comment le Seireitei avait-il pu admettre cela ?

Par obéissance, Kurando s'était retiré auprès de son roi. Son autorité n'était pas nécessaire durant ces heures de troubles. Mais depuis la paix réinstaurée, il y à soixante dix ans, il s'était octroyé le luxe de reprendre possession de ses biens au sein de la Soul Society.

Ces anciennes guerres embrumaient l'esprit du noble. Après tout, c'était en cette période que ses parents lui avaient été arrachés. Dévorés avidement par de repoussantes bêtes aux masques laiteux et difformes… Sa haine pour cette sous espèce n'avait cessé de croître depuis… La volonté même de rentrer aux ordres du Seireitei l'avait chatouillé. Mais la vengeance n'était pas un sentiment approprié lorsque notre destin nous voue à la gouvernance. C'était donc l'âme entachée du sang de ses géniteurs que le jeune Kurando s'était vu prendre la relève…

Tout ceci le lassait. Il était si pénible d'être l'objet d'enjeux politique qui ne l'intéressait aucunement. Fort heureusement, il s'était trouvé d'autres divertissements plus attrayants pour occuper ses nuits fades. Yuka était amusante, mais uniquement pour les besoins primaires de son corps. Son esprit en demandait également.

« Maeshi-sama… Puis-je entrer ?»

« Fais donc, Kazuo… »

La porte coulissante, dans un craquement léger, laissa apparaître un vieil homme à la barbe longue et magnifiquement tressée. Kazuo était un de ces vieux piliers dont la servitude lui avait permis d'acquérir de plus nobles attraits qu'une simple âme servante. Maître du personnel depuis plusieurs générations, il avait vu grandir Kurando et se transformer en chef de clan à la stature parfaite.

« Ils son prêt, Maeshi-sama. Je tenais à vous informer personnellement. » déclara Kazuo tout en s'inclinant.

Un sourire discret ponctua les traits du noble. Suite à un florilège de reproches des anciens du clan, une si bonne nouvelle était appréciable…

Le jeu allait enfin prendre une tournure intéressante.

« Faites appeler Yuka, j'ai besoin qu'elle porte un message à la chambre des 46. » sourit-il.

« Je suis déjà ici mon seigneur » résonna la voix de sa noble esclave. « Je viens vous porter quelques nouvelles concernant votre promise, Inoue Orihime… »

Décidément, la fin de cette journée était des plus radieuses…

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- Jeune ryoka, voici quelques rafraichissements.

- Oh.. euh merci…

Les pas de Kotori ne cessaient de résonner entre les murs de sa petite chambre. Voilà plus d'une nuit que la jeune lycéenne avait quitté le confort de la réalité pour atterrir dans ce monde étrange. Sa tendre Inoue-san lui avait demandé de rester derrière les portes sécurisantes de la demeure Kuchiki. D'après les dires de cette shinigami brune, la garder « en sureté » était nécessaire. C'était donc boudeuse que la jeune fille s'était pliée à la volonté de ses ainés. Mais Kami-sama que cette attente était longue et lancinante…

Une nuit et une journée bien entamée s'étaient écoulées depuis le départ d'Orihime. Les heures semblaient si interminables que Kotori eut le sentiment de se changer en poussière. Pourtant, tous les événements de la veille s'étaient passés à une vitesse dépassant la logique. Entre sa rencontre avec ce fameux Kurosaki, cette réunion chez Urahara… La jeune fille peinait à croire que tant de péripéties s'étaient accumulés en un laps de temps si court. A présent la lenteur des minutes faisait place à son plus grand désarroi.

Kotori n'avait pas tout saisie lors des recommandations données par cette fameuse « Rukia ». Mais un détail l'avait interpelé… Cette gravité qui émanait de cette shinigami. Peut être n'était-ce qu'une impression ? Pourtant, la jeune Miura mordit son pouce par agacement. L'inquiétude transpirait entre les murs de cette noble maison et tout portait à croire que la première concernée était sa chère Inoue-san…

« Quelle poisse ! Qu'est-ce qui leur prend à ces abruties du conseil ! Comme si Ichigo n'avait pas suffisamment prouvé sa valeur ! Et Urahara ! Il fout quoi d'abord ?! »

« Du calme Renji… »

Ces voix familières résonnèrent au travers des portes coulissantes. Kotori redressa son regard assombrit. Ces plaintes n'annonçaient pas de bonnes nouvelles. Comme à son attente, les deux shinigamis et Inoue-san firent leur apparition. Mais la jeune lycéenne en plissa les paupières de crainte. Hime, malgré les couleurs chatoyantes de ses vêtements, exposait une mine dépitée. La chaleur de son sourire s'était estompé pour laisser place aux plissures de sa peau contractée par la déception.

- Que s'est-il passé ? Qu'ont dit les 46 ? osa Kotori, craignant la réponse.

- Un refus, soupira Rukia… D'après la les 46, ramener Ichigo pour vivre au sein de la Soul Society est bien trop dangereux à cause de son reiatsu défaillant…

- Mais la demande concerne le transfert d'Inoue-san ! Justement pour que j'utilise ses pouvoirs et soigne Kurosaki-san ! s'exclama Kotori.

- Pour eux ce procédé n'est que de l'ordre de l'hypothétique. En temps normal les âmes ne sont pas autorisées à quitter la Soul Society. De plus l'expérience proposée par Urahara est considérée comme une infraction à nos lois… Ils considèrent Ichigo comme une anomalie…

- A ce stade c'était carrément du rejet ! Quelle bande de merdeux… Après tout ce qui s'est passé, s'irrita le shinigami rouge en s'appuyant contre mur. A croire que ces dernières années ont ramollies leurs cerveaux… Tch !

- Mais… pourquoi ? N'a-t-il pas aidé à mainte reprise votre ordre ? Kurosaki-san est en danger de mort ! s'exclama la lycéenne outrée.

- C'est ce que nous avons expliqué, mais visiblement notre requête a été éjectée à la beine, grogna Renji en crispant ses doigts sur Zabimaru.

- C'est incompréhensible, bougonna Rukia… Comment ont-il pu… Si seulement Urahara avait été là… s'angoissa Rukia tout en mordant l'extrémité de son pouce.

- Mouais… de plus, nous avons reçu l'ordre de te rapatrier dans le monde réel dans les plus bref délais Miura… Putain ! Faire face à Ichigo dans cette situation ! Ça me rend dingue ! Ce ne sont pas les retrouvailles que j'attendais ! s'agaça Renji.

- Inoue-san… quémanda Kotori en portant son regard vers l'appelée.

Mais Orihime gardait ses iris floutés… Comme si seule le silence suffisait à exposer sa souffrance… Cette toupie infernale semblait refuser de ralentir et la belle en perçue l'aspiration de son âme. Prise au piège dans cette danse sordide. Un simple pont la séparait de son tendre shinigami. Celui-ci était en danger et on lui imposait de rester de marbre…

« Non… » susurra-t-elle.

Soixante dix ans de solitude… Plus d'un demie siècle de vie sans l'espoir de l'apercevoir lui sourire de nouveau…

« C'… »

Cette peine n'avait que trop durée… Cette lassitude était bien trop lourde…

« C'est…»

Kurosaki-kun n'était qu'à quelques pas… Il l'attendait…

« C'EST HORS DE QUESTION ! » expulsa-t-elle enfin en pressant ses mains sur sa poitrine.

« Inoue-san… »

La stupeur envahit l'air… Rukia esquissa sa torpeur par ses sourcils froncés. Jamais de sa vie elle n'avait entendue Orihime élever sa mélodieuse voix de la sorte… Sauf une fois… Le jour de cette douloureuse séparation imposée par un destin funeste.

- Inoue ? l'appela-t-elle frissonnante.

- Il est là… peina Hime… Il est là, tout proche… Il est enfin de retour et l'on refuse que je l'approche…

Les regards des deux vices-capitaines se croisèrent. L'affliction de ces paroles les traversait.

- Kurosaki-kun a besoin de moi ! Il est hors de question que je reste ici sans rien faire ! s'écria enfin Hime rappelant son auditoire.

- Inoue, voulut commencer Renji.

- Je me suis toujours reposé sur lui… le coupa la beauté auburn. Je ne le laisserais pas disparaître ! Pas cette fois !

Rukia soupira tout en laissant un sourire timide se dessiner sous ses pommettes. L'amour… Quel noble sentiment, celui qui envahissait les orbes orageux de belle Inoue Orihime. La petite noble vint à la rencontre de sa jeune amie tout en lui posant une main douce sur son bras tremblant.

- Kuchiki-san… sanglota Hime.

- Tu as raison, nous ne laisserons pas passer ça. J'ignore ce qui se trame, mais le refus catégorique de la chambre n'est pas normal. Je ne suis pas moi non plus satisfaite de ça.

- Kuchiki-san… Je… Je veux vous accompagner ! Je… Je veux que.. Enfin… Kurosaki-kun…

- Inoue, la coupa Rukia. Je sais que tu souhaites le retrouver plus que quiconque. Nous irons au Senkaimon et trouverons une solution pour te faire traverser.

- Haï …

Kotori observait la scène. Un tel sentiment d'impuissance lui donnait la nausée… Elle qui avait été envoyée pour quérir Inoue… Mais au final, cette belle quête se traduisait par un échec. Visiblement l'au delà était bien trop complexe pour son esprit fatigué par cette tempête.

- Bon.. Si j'ai bien compris, on va une fois encore désobéir aux ordres c'est ça ? soupira le shinigami rouge.

- Comme si cela te dérangeait, s'amusa Rukia tout en cajolant Hime.

- Disons juste que ça me rend nostalgique. Ça doit bien faire soixante dix ans que je n'ai pas eu le plaisir d'envoyer valser la hiérarchie… Ça marque bien le retour d'Ichigo ça…

Les deux vice-capitaines échangèrent un sourire alors qu'Orihime reprenait son souffle. Une nouvelle voie s'offrait à eux et comme à l'époque… Celle-ci semblait périlleuse…

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La nuit annonçait son approche en obscurcissant l'horizon. Rukia observait le ciel tout en se posant nombre de questions. L'anxiété de ce moment redouté commençait à se faire sentir. Les deux shinigamis avaient quitté la demeure Kuchiki, prétextant quelques préparatifs pour leur départ. Le contrôle des flux entre le monde réel et la Soul Society était sous une surveillance étroite et sévère. La vigilance était de rigueur et Renji était de son avis. La petite noble baignait dans sa crainte. Ce refus de la chambre des 46 était étrange… Il lui semblait même avoir entendu Miura reprendre les dires d'Urahara qui stipulaient de la simplicité de cette action…Alors… Pourquoi ? Pourquoi les anciens de ce monde refusaient une simple doléance ? Celle d'Inoue Orihime dans le but de sauver Kurosaki Ichigo. Non décidément tout cela apparaissait étrangement illogique. Ce fait n'avait pas échappé aux deux shinigamis et encore moins à Inoue-san…

Les nuages glissaient au dessus d'elle et leur teinte devenait rosée. Rukia comprit que l'heure était venue d'entamer sa marche vers le Senkaimon. Par les dieux… Que la traversée d'Inoue se passe bien… Qu'elle puisse lire sur son visage la félicité de retrouver celui qu'elle aimait et quelle même soit soulagée de revoir Ichigo.

« Rukia.. »

La petite shinigami vrilla le regard pour voir cette chevelure écarlate, qu'elle connaissait si bien, flotter au vent.

- Tu as eu le temps de tout préparer ? demanda-t-elle.

- Oui, j'ai mis tous nos alliés au courant. L'ensemble des vices-capitaines va couvrir le départ d'Inoue. On devrait être tranquille. Mais je pense qu'il vaudrait mieux prévenir Kuchiki taicho, expliqua Renji, une main sur sa garde.

- Très bien. Alors il n'y a plus qu'a…

Mais Rukia ne put finir sa phrase… Percevant une pression sur son poignet, elle n'eut besoin de se retourner. Le parfum de Renji enivrait déjà ses sens alors qu'elle réalisait qu'il s'était considérablement approché tout en la stoppant dans son élan. Lorsqu'elle redressa le dos, elle put même ressentir la chaleur de sa peau découverte de son shiakusho contre son bras. Il se tenait à quelques centimètres et bien que la sensation n'était pas désagréable, la stupéfaction la faisait encore se crisper.

- Tu es sûre que ça va ? demanda-t-il de façon rhétorique.

- Renji…

Il était inutile de mentir à Renji… Rukia le savait. Cet homme avait cette fâcheuse manie de deviner son mal être d'un un simple regard. C'était plus que perturbant pour elle, mais à la fois réconfortant.

- Ne me prend pas pour un idiot… Et surtout, n'inverse pas les rôles…

- Je..

- Je peux aussi te protéger Rukia… C'est aussi l'une des raisons qui m'a poussé à devenir vice-capitaine… Tu l'as déjà oublié ? Peut être que devant Inoue et Miura tu peux garder la tête froide… Mais devant moi ne fais pas semblant…

- Renji…

Elle détournait le regard. Kami-sama, qu'est ce que Renji détestait cela… D'apparence froide mais au cœur si facilement attendri depuis qu'elle connaissait Kurosaki Ichigo. Cela faisait des années que le maître de Zabimaru avait même abandonné l'idée d'être honnête envers lui même. Toutefois, son affection débordante pour cette petite boule de neige était sans limite. Il ne pouvait lutter contre cette addiction, mais tout en gardant une certaine réserve. Cette barrière qu'il s'était imposée avait subit de nombreux de dommages depuis soixante dix ans. Malgré ses sourires francs à ses côtés, le guerrier rouge avait conscience que la jolie shinigami avaient ses pensées tournées vers Ichigo.

Depuis qu'il l'avait croisé le fer avec lui, il comprenait pourquoi… Ichigo était de ces êtres dont on ne pouvait se défaire si aisément. Les liens tissés avec ce personnage à la crinière aussi enflammée que son caractère… Non on ne pouvait les briser si gracieusement… Si lui même peinait à s'en dépêtrer alors qu'en était-il pour Rukia ? La douleur ne pouvait que résulter de cette séparation. Si cette affliction était évidente chez Inoue, pour ce qui était de son amie d'enfance, elle était bien plus dissimulée… Pourquoi les circonstances de ces retrouvailles la chagrinait à ce point ? La réponse était pourtant simple. Malgré sa volonté de l'assumer… Rukia émiettait son espoir dès que ses perles indigo de fixaient vers le lointain.

- Je vais bien Renji, pourquoi cet air inquiet ?

- Parce que je te connais… Rukia…

- Je suis heureuse Renji… Heureuse de savoir Ichigo parmi nous, lui sourit honnêtement Rukia.

- Mais…

- Je…

- Rukia s'il te plaît…, quémanda le vice-capitaine en la ramenant face à lui.

- Je…

L'anxiété de Renji était palpable. Les simples émanations de son énergie spirituelle déroutaient la pauvre Rukia. Mes dieux… Bien sur qu'il l'a connaissait par cœur. Après tant d'années, il lui était aussi aisé de percevoir ses signes que de les voir dessinés sur du papier blanc. Cette fidélité, cette dévotion… qu'il lui témoignait. Avec honnêteté, la petite Kuchiki était bien consciente qu'elle ne pourrait plus s'en passer.

- J'ai peur…

- De quoi as-tu peur Rukia ?

- Ce refus de la chambre cache quelque chose.. Pourquoi Urahara n'est pas venu lui même ?

- Tu pourra lui poser toi même la question.

- Et Maeshi…

- Hum.. se rembrunit le shinigami rouge.

- J'ai un très mauvais pressentiment le concernant, demander Inoue en mariage…

- Peut être est-il simplement amoureux d'elle, se questionna Renji.

Rukia en resta bouche-bée et son silence témoignait de sa stupeur.

- Comment ça ? « Juste amoureux d'elle » ?

- Inoue est une très belle femme tu sais. Il y a déjà pas mal de shinigami dans le Sereitei qui donnerai cher pour l'épouser aussi.

- Tu l'a trouve vraiment jolie ? demanda Rukia un sourcil levé.

- Bien, dire que je ne la trouve pas jolie serait comme balancer que Matsumoto n'est pas un canon…

BBBAAAAAMMMMMMMM !

- BAKA ! s'écria la petite shinigami en frappant violement l'arrière du crâne de Renji.

- ITAI ! Rukia ! Mais qu'est ce qui te prend ?

- Et depuis quand la gente féminine de la Soul Society éveille autant d'intérêt chez toi ? questionna Rukia, une veine dans le cou…

Le maître de Zabimaru fixa sa tortionnaire, alors qu'il se frottait l'arrière de la nuque. Rêvait-il ? Etait-ce bien des pommettes rosées qui scintillaient sous le regard meurtrier de son amie ?

Un sourire s'élargit sur son propre visage.

- Dis-moi… Tu ne serais pas… Jalo… ompf

BAAAAAMMMMMMMMM !

- N'avance rien d'aussi… stupide… bouda la petite sœur de Byakuya en lui assenant un coup de pied cette fois.

Le shinigami rouge garda alors sa langue derrière ses dents, resserrées en un sourire. Sa Rukia ne changerait jamais…

- Il est temps d'y aller Renji, reprit-elle pour revenir à l'essentiel.

- Ha… allons-y…

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« Kotori-chan… calme toi »

Se calmer ? Se calmer ?!

Kami-sama ! Comment pouvait-on se calmer dans ces circonstances ?!

Orihime dû se concentrer sur sa nostalgie pour se souvenir elle même des émotions qui l'avaient traversées alors qu'elle découvrait cet univers…

La jeune Kotori faisait les cent pas. Maintenant de nouveau vêtue de son uniforme d'école, la jeune lycéenne se tortillait les doigts dans ses longs cheveux… Hime pouvait lire son anxiété dans chacun de ses gestes maladroits et saccadés.

- Kotori-chan, s'il te plaît…

- Je ne peux pas me calmer comme ça Inoue-san ! expulsa enfin Kotori..

Orihime, qui n'avait pas vacillé d'un millimètre, l'invita à s'asseoir a ses côtés sur la terrasse qui donnait vu sur le jardin Kuchiki.

- Je… Je suis désolé Inoue-san… C'est encore difficile pour moi de…

- Il n'y a pas que ça ma petite Kotori-chan, souffla Hime en lui caressant affectueusement sa chevelure brune. La pression spirituelle de la Soul Society est un peu oppressante pour toi. Cela n'aide pas à te détendre.

- Oui c'est vrai qu'ici j'ai comme du mal à respirer…

- Ce n'est rien. Tout sera bientôt finit, je te le promets.

Juste la sonorité de la voix douce d'Inoue-san était apaisante pour Kotori. Juste ces quelques mots avaient suffit. Docilement la jeune fille laissa glisser sa tête sur l'épaule de son amie. Comme si la tension des seconds passés se relâchait enfin, elle poussa un soupir.

- Inoue-san ?

- Oui.

- Comment as-tu su ?

- Comment j'ai su quoi ? s'amusa Hime.

- Que tu retrouverais Kurosaki-san un jour ?

- Pourquoi me demande-tu cela ?

- Depuis que je te connais tu as toujours eu cet espoir dans ton regard. Cette force qui te permettais de ne pas sombrer dans la souffrance qui t'entourait. C'était bien parce que tu l'attendais, n'est-ce pas ?

Hime concentra son attention sur le ciel maintenant étoilé.

«

- Kurosaki-kun ?

- Je n'aurais jamais pensé que…

- Que ?

- Que tu exerçais une telle attraction sur moi, souffla-t-il un peu plus proche de ses lèvres.

- Qu'essayes-tu de me dire ?

- Que de tous les regrets que je pouvais accumuler, tu es le plus éprouvant, finit-il par déclarer en inclinant sa mâchoire.

- Je refuse d'être responsable de la peine de l'homme que j'aime, surtout lorsqu'il a fait le choix qui lui semble juste, déclara une Hime éclatante de beauté. Je suis fière d'être amoureuse d'un homme aussi extraordinaire que toi… Kurosaki-kun. »

« Tu es mon espoir… Orihime. »

Les images du passé se mêlaient dans l'esprit d'Hime. Mais étrangement, aucune larme ne vint franchir ses orbes. Le sourire de Kurosaki-kun… Son regard… La chaleur de ses doigts caressant son visage. Ses lèvres remuant pour prononcer la dernière phrase qui l'avait marqué à jamais…

- Inoue-san ? la rappela Kotori.

- Il est … Mon espoir, susurra Orihime.

- Hum, sourit Kotori. Je me souviens qu'il a dit quelque chose de similaire.

Orihime ne répondit que d'un air apaisé et souriant. Inclinant également la nuque pour apposer sa joue sur la chevelure brune de sa petite protégée.

- Merci Kotori-chan… Merci d'avoir été le messager portant notre espérance…

- Hum… De rien… Je suis sûre que vos chemins vont bientôt se recroiser.

Durant encore quelques minutes, Kotori profita du si doux reiatsu de sa chère Inoue-san. Seule le silence les accompagnait alors que le ciel semblait plus lumineux encore que la veille.

Soudainement, la porte coulissa laissant entrer une servante de la maison.

- Inoue-sama, Kuchiki-sama vous demande. Il apparaitrait que quelqu'un soit venu en visite et requiert votre présence.

- Vraiment ? fit Hime surprise. Il est assez tard pourtant.

- Il s'agit de maître Maeshi Kurando.

Kotori perçu les membres d'Orihime se raidirent. Pourquoi subitement l'atmosphère devenait si lourde ?

- Reste ici Kotori-chan. Je n'en ai pas pour longtemps.

- Mais…

- Kotori-chan, appuya fermement Orihime.

La jeune lycéenne en était certaine. Sa Inoue-san n'était pas tranquille. La fermeté de son intonation, son regard devenu étrangement froid. Ce portrait ne correspondait pas à une personne rassurée.

Docilement, Kotori acquiesça mais pas sans réserve. Suivant du regard le Kimono fleuri d'Orihime traversant la chambre, ses propres sourcils se froncèrent. La porte grinça et se ferma tranquillement. Kotori se redressa et serra le poing. Non quelque chose n'allait décidément pas. Laissant son obéissance de côté, elle rouvrit délicatement pour suivre Orihime.

Quelques minutes plus tard, Kotori se trouvait cloitrée derrière une porte qu'elle avait entrouverte. La chambre derrière était vaste et donnait également vue sur l'extérieur. Elle reconnu aisément le maître des lieux, Kuchiki-sama. Il était agenouillé, le regard vissé sur Orihime qui venait d'arriver et s'était simplement inclinée face à…

Les boyaux de la jeune lycéenne se tordirent brutalement. Ce quelle ressentait ? Etait-ce le reiatsu ? Comme le lui avait déjà expliqué Urahara-san. Pouvait-on réellement répandre une telle froideur ? Même Kuchiki-sama n'était pas un exemple de chaleur, mais cet homme… Ce fameux Maeshi-sama ?

Il était fort bel homme, mais Kami-sama… Pourquoi cette peur commençait à la grignoter alors qu'il saluait Inoue d'un sourire. Son regard était celui d'un prédateur auscultant sa proie. Une perle de sueur froide dégoulina du front de Kotori alors que son cœur accélérait la cadence… Elle se sentait tel un rongeur prit entre les anneaux d'un serpent sur le point de l'hypnotiser…

Cet homme… Il était dangereux… Vraiment… Dangereux…

Mais ce qui alerta la jeune humaine fut ce regard qu'il portait à Orihime. Elle pouvait y lire convoitise et une faim sans limite… Inoue…Inoue-san était en danger…

- Maintenant que Inoue Orihime est présente, pouvez-vous m'exposer la nature de votre visite nocturne, Maeshi-dono… commença Byakuya.

- Kuchiki-dono, veuillez excuser les caprices d'un homme qui n'est plus maître de ses actions. Mais je me disais que de tout les nobles de la Soul Society, vous étiez le plus à même de comprendre mes réactions, lança Maeshi d'un sourire. Il me semble qu'Orihime vous a déjà fait part de ma demande ?

- Rukia m'a déjà apporté cette nouvelle… En quoi ma présence est-elle nécessaire ? s'agaça le maître des lieux.

- Je suis venu chercher ma réponse. Comme Inoue Orihime est sous votre protection, il me semblait approprié que vous consentiez à ce mariage.

Byakuya plongea son regard glacé dans celui arrogant de Kurando. Cette famille Maeshi… Tout aussi insolente qu'elle était cynique. Leur porte drapeaux en était l'exemple le plus flagrant.

- Inoue Orihime est sous ma protection, mais je n'ai aucun droit sur ses choix. Nous pouvons donc dire qu'elle est libre d'accepter ou de refuser. Toutefois, si son refus est catégorique, je ne pourrais vous permettre d'insister.

- Ce qui est noble de votre part, s'amusa Kurando. Toutefois, j'ai une question ma chère Orihime.

- Haï, répondit de façon neutre Hime. Je vous écoute Maeshi-san.

- Il y a quelques rumeurs qui circulent à votre sujet. Vous connaissez ma neutralité sur les bruits de couloirs, mais je dois bien avouer que ceux-ci ont quelque peu agacés mes tympans.

- Quelles sont-ils ? demanda clairement la beauté auburn.

- Vos liens avec le shinigami remplaçant, celui qui est mort il y à soixante dix ans…

- Kurosaki Ichigo n'est pas mort, trancha froidement Byakuya. Il a été endormi uniquement dans le but de rétablir son reiatsu. Aussi rustre soit-il, il est un sauveur de la Soul Society. Je suis étonné qu'un membre de la coure si proche de notre roi soit ignorant de cela.

Orihime salua du regard Byakuya, le remerciant silencieusement pour ces précisions. Rappelant à tous ainsi la valeur de son tendre shinigami.

- Vraiment ? se badina Maeshi. Veuillez m'excuser, je ne suis pas ignorant de ses exploits et les saluts. Cela même si je n'ai jamais eu le plaisir de le rencontrer. J'oubliais que vous aviez déjà croisé le fer avec cet humain. Ont dit même qu'il vous a vaincu.

- Je crois que vous dérivez de votre question… le recadra maitre Kuchiki.

- Vous avez raisons, une fois encore. Orihime ? demanda le noble en se tournant vers sa convoitise. J'ai entendu dire que ce Kurosaki Ichigo et vous même étiez proche.

- En effet, lui sourit Hime, sûre d'elle.

- On dit que les sentiments que vous éprouvez à son égard dépasseraient même la simple amitié… se durcit Kurando, le regard devenu glaçant.

- C'est exacte, déclara Orihime encore plus volontaire. Mon cœur appartient à Kurosaki Ichigo.

Un silence suivit. Kotori en agrippa le col de son uniforme. Elle se jurait avoir entraperçu une lueur de rage traverser les iris émeraudes de ce Maeshi. Toutefois, il gardait son calme et ne montrait aucune animosité. Mais alors qu'elle se concentrait de nouveau sur les réactions d'Orihime.

« Non d'un Kami ! Kotori ! Que fais-tu là ?! »

La jeune fille sursauta alors qu'un désagréable frisson lui parcourrait l'échine.

- Abarai-san ? Kuchiki-san ?

- On t'a cherché partout, s'agaça le shinigami rouge.

- Chhhuuutttt ! s'irrita Kotori.

- Quoi ?

- Qu'est ce que tu as Kotori ? quémanda Rukia.

Kotori ne fit que montrer du doigt l'embrassure de la porte. Les deux vices-capitaines y jetèrent un œil et frémirent sous le spectacle qui se produisait sous leurs yeux.

- Il pouvait pas mieux choisir son moment celui là !

- Nous devons sortir Inoue de là, sinon nous n'aurons pas le temps de lui faire traverser le Senkaimon, déclara distinctement Rukia.

- Ha !

Orihime était baignée d'une force qu'elle n'aurait jamais soupçonnée par le passé. Maeshi l'observait sous toutes ses coutures, comme cherchant une éventuelle faiblesse. Mais la beauté auburn ne laissait rien transparaître. Ses craintes étaient étouffées. Kurosaki-kun était le refrain qu'elle se répétait sans cesse au plus profond d'elle même. Il était si proche et parallèlement si loin. Kurando se présentait comme un obstacle temporel supplémentaire. La douce n'avait aucun doute… Elle se devait de refuser les avances de ce noble en bonne et due forme.

- Maeshi-san…

- Hum…

- En ce qui concerne ma réponse, celle-ci est…

« Nii-sama ! »

Rukia et Renji surgirent tout en s'inclinant dignement dans la pièce.

- Rukia, Renji ? lança Byakuya presque surprit.

- Les préparations du Senkaimon pour le retour de Miura Kotori son prêts. Nous devons partir dans les plus bref délais, expliqua Renji tout en glissant un clin d'œil à Orihime.

- Bien…soupira celui-ci. Maeshi-dono j'ai le regret d'écourter notre entretien. Peut être serait-il plus approprié de venir nous rendre visite dans l'après midi. Inoue, il est temps de dire « au revoir » à ta jeune amie, suis-nous.

- Accordez-moi quelques minutes, demanda Orihime en s'inclinant vers le sol et créant la stupeur de son auditoire. Maeshi-san s'est déplacé, je me dois de lui donner ce qu'il attend.

- Inoue, la supplia du regard Rukia.

- Je vous rejoindrai au Senkaimon, n'ayez crainte. Je ne serais pas longue.

Renji et Rukia jetèrent un regard sur Maeshi. Par les Kamis, que ce regard satisfait leur déplaisaient. Byakuya quant à lui, plongea son regard dans celui d'Orihime. L'espace d'une seconde, il eut même l'illusion d'y apercevoir une flamme familière lors d'un combat datant de soixante dix ans.

- Nous partons en avant dans ce cas, conclu Byakuya.

- Mais Nii-sama ! s'exclama Rukia.

- Rukia… ne sois pas si désinvolte. Inoue a déjà prouvée sa valeur plus d'une fois. Il ne lui arrivera rien ici. Maeshi est une personne respectée qui n'irait pas entacher son image de marque chez une autre famille. N'ais-je pas raison ? demanda le chef de famille Kuchiki auprès de son invité souriant.

- Bien évidemment. Orihime est le centre de mon intérêt. Loin de moi l'idée de lui déplaire. Il est en de même pour une famille si prestigieuse que le clan Kuchiki, déclara Kurando.

- Je vous rejoins le plus rapidement possible, ajouta Orihime.

Kotori serra les poings. Son esprit était tourmenté, son instinct en alerte. Dépassant Renji et Rukia, elle se jeta à genoux face à la belle Inoue à l'instance de toute convenance.

- Inoue-san… chuchota-elle anxieuse. Viens avec nous s'il te plaît…

- Kotori-chan, tu n'as rien à craindre aux côtés d'Abarai-kun et Kuchiki-san.

- Ce n'est pas ce qui m'inquiète… Je… S'il te plaît accompagne-moi au Senkaimon !

- Kotori-chan…

La jeune lycéenne palissait à vue d'œil. Ses doigts se crispaient sur le tatami alors qu'elle osait vriller le regard vers cet homme qui ne lui inspirait aucune confiance. Que n'aurait-elle donné pour que Kurosaki-san soit là…

Curieux, Kurando croisa le regard sombre de la jeune amie de sa belle convoitée. Elle était d'une rare beauté pour une humaine. Les étrangetés de cette race étaient pour lui de l'ordre l'inconnue. Cette jeune Kotori était donc cette petite créature craintive… Intéressant… La capacité de son énergie spirituelle était loin de concurrencer la sienne. Toutefois, comme Orihime, se dégageait d'elle des émanations défiant la logique shinigami. Il en plissa même sa barrière sourcilière tout en mimant un sourire avenant.

La petite Miura n'était pas dupe, derrière ses airs courtois et ses trais parfaits se cachait quelque chose de sombre et d'horriblement repoussant…

- Inoue-san… Je t'en prie… Viens avec nous… La supplia-t-elle une dernière fois.

- Kotori-chan, reprit Hime en lui caressant la joue. Je te l'ai déjà dit, je ne serais pas longue. Je suis en sureté ici.

- Démo…

- Je vous rejoins très vite, conclu-t-elle en baisant le front de l'adolescente. Va, ne fais pas attendre les autres.

Forcée d'abandonner, Kotori se redressa tout en jetant un dernier œil inquiet à sa tendre Inoue-san. Sous l'aile de Renji et Rukia, elle passa l'encadrement de la porte coulissante. La nuque légèrement inclinée, elle le défiait du regard. Même si cette pression la faisait presque étouffer, elle refusait de baisser ses orbes bruns. Ce serpent… Il ne faisait que lui sourire… C'était… répugnant…

Une fois seule avec lui, Orihime lui adressa de nouveau son regard chargé de détermination.

- Vous avez été coupée, très chère Orihime. Je vous en pries reprenez… lança Kurando.

- Merci… Même si je pense que vous devinez ma réponse, je compte bien vous la prononcer clairement. Cela bien malgré si Kuchiki-san n'est pas là en témoin.

- Je vous écoute…

- Très bien, ma réponse, Maeshi-san est…

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Tout comme à l'intérieur de la demeure Kuchiki, l'air était aussi lourd que du plomb. Plus les minutes passaient et plus Kotori peinait à respirer. Il était temps, en effet, qu'elle retrouve son monde réel. Du moins c'est ce que son corps modifié lui criait. Au bout de quelques minutes, ses jambes lâchèrent, la poussant irrémédiablement vers le sol. Dans un reflexe Rukia l'avait rattrapée à bout de bras.

- Que se passe-t-il Kotori ? s'enquit la petite shinigami.

- Je… je ne me sens pas très bien, répondit-elle à bout de souffle.

- L'air de la Soul Society est composé d'énergie spirituelle, pas étonnant que ce soit pénible pour toi, avança Renji qui l'a prit sur son dos. On va faire le reste du chemin comme ça.

- Nous devons nous dépêcher, lança Byakuya. Si Inoue, met trop de temps à nous rejoindre, j'irai directement la chercher et la ramènerait par le shunpo.

- Haï Nii-sama.

- Ha Kuchiki Taicho !

Tous reprirent la route les menant au Senkaimon.

Les quelques minutes de voyage qui suivirent parurent s'évaporer dans le néant pour Kotori qui se laissait porter par le shinigami rouge. Le paysage de floutait à sa vue, laissant quelques nausées l'envahirent. La petite lycéenne avait du mal à percevoir si ce mal être provenait réellement d'un manque d'adaptation à l'environnement, ou de quelques chose de plus profond.

Soudainement, sa monture se stoppa, la forçant à reprendre connexion avec la réalité. Une fois posée à terre, elle put constater qu'elle se trouvait face à une énorme porte. Quelques soldats shinigami étaient présents et s'inclinèrent devant ces trois compagnons. Mais un en particulier attira son attention. Il était différent des autres soldats. Tout comme Kuchiki-sama, il portait un haori et sa chevelure tout aussi blanche que son vêtement était encore plus longue que celle d'Inoue-san. Son regard bien veillant la mit en confiance et encore bien plus lorsque Rukia lui sourit.

- Ukitake Taicho ! s'était-elle exclamée.

- Que fais-tu là Ukitake ? demanda Byakuya tout aussi neutre qu'a son habitude.

- Ha ha, Shunsui m'a fait envoyé ici pour s'assurer que vous ne soyez pas ennuyé pour le départ d'Inoue-san, déclara Jushiro, une main derrière la tête. Hirako ne devrait plus tarder également alors que Hytsugaya surveille nos arrières.

- Hum ? Kyoraku est donc en accord pour désobéir à la chambre des 46 ? questionna le capitaine de 6ème division.

- L'as-tu déjà vu être en accord avec eux depuis sa nomination ? s'amusa Ukitake.

- Non… Mais je pense que cela remonte de bien avant…

Byakuya ne fit que baisser le regard alors que Rukia et Renji souriaient franchement. Kotori se sentait quelque peu à l'abandon sur cet échange qu'elle ne saisissait pas.

- Voilà donc la jeune Miura Kotori, questionna le capitaine de la 13ème division. Cela me rend nostalgique.

- Bon… Bonjour… Miura Kotori desu… se présenta maladroitement la jeune fille.

- Hajime mashite, Miura-san. Je suis Ukitake Jushiro, capitaine de la 13ème division et le supérieur de Kuchiki Rukia.

- Hajime mashite… rougit Kotori.

- Toute ces aventures ont du bien être difficile pour toi. Ne t'en fais pas, tu sera bientôt de retour chez toi. Merci pour ce que tu as accompli, lui annonça Jushiro apaisant.

- Je… je n'ai rien fait de spéc… ! s'alarma Kotori.

« Kuchiki Taicho, Ukitake Taicho ! Le Senkaimon est prêt ! » intervint l'un des soldats.

- Bien, commençons les transferts, annonça Byakuya. Renji, Rukia…

- Attendez ! s'écria Kotori. Inoue-san ! Elle doit partir avec nous !

- Ne t'inquiète pas, la rassura Rukia. Nii-sama va se charger de la ramener.

- Demo…

« Ouvrez les portes ! »

Kotori se sentit emportée par Rukia alors qu'elle peinait encore à rester debout. Mais ce mauvais pressentiment ?

« Non attendez ! » s'écria-t-elle subitement stoppant sa gardienne dans son élan.

« ABENAÏ ! Hoero Zabimaru ! » tonna la voix de Renji.

Kotori surprit alors ses pieds quitter le sol dans une secousse violente. Serrée à la taille, elle peinait à faire circuler l'oxygène dans ses poumons. Rouvrant ses paupières qui s'étaient closes sous le choc, elle réalisa vite qu'elle se trouvait dans les airs. Ses bras, ses jambes… Elle ne pouvait plus bouger. Prise au piège comme dans l'étreinte d'un serpent qui resserrait sa prise.

- Qu'est ce que ?!...

« Sone no mai : Tsukishiro ! »

Une rafale glaciale piqua les joues de Kotori, la poussant à refermer les paupières de nouveau. Recouvrant le contrôle de ses sens, elle perçut une vague neigeuse apparaître sous ses yeux. Ce rouleau prit forme d'un énorme pilonne gelé, enfermant une silhouette sombre. Mais alors qu'elle cherchait malgré elle à l'identifier, son cœur fit un looping. Ébranlée comme dans un manège de parc d'attraction, la jeune fille ne put opprimer ses cries de paniques. En l'espace de quelques secondes, ses mains retrouvèrent la sensation du sol caillouteux. Récupérant son souffle, elle redressa enfin le regard. Mais c'est avec horreur qu'elle contempla la scène.

Des noms incompréhensibles résonnaient à ses oreilles et plusieurs giclées ensanglantées habillaient à présent le marbre. Les shinigamis avaient tous dégainés leurs armes tout en dansant sur des chorégraphies pour dévoiler les formes réelles de leurs zanpakutos. Elle aperçut même la petite Kuchiki armée d'un sabre d'un blanc si pure qu'elle peinait à le distinguer clairement. Les coups s'échangeaient sans retenu sous des râles plus agressif les uns que les autres. Kotori tenta d'examiner leurs agresseurs… Mais c'était étrange… Aucun reiatsu a proprement parlé n'émanait de ces êtres étranges. La lycéenne put entrapercevoir que la plus part étaient simplement habillé de Nobakama(*pantalon japonais, normalement utilisé par les paysans pour travailler le sol. Leur particularité se trouve dans leur coupe étroite au niveau des chevilles) resserrés par des jambières en métal. Leurs visages étaient dissimulés par de simples masques recouverts de tissu noir… Mais qui étaient-ils ?

« Protégez Miura ! C'est après elle qu'ils en ont ! » s'écria Ukitake. « Sougyo no Kotowari ! »

« Ce ne sont pas des shinigamis ! » hurla un autre soldat.

« Miura ! ça va ? Désolé si je t'ai surprise avec Zabimaru » résonna alors une voix aux oreilles de la jeune fille.

- Abarai-san ! reconnut-elle

- Viens ! Faut pas rester là !

- Oui…

Renji redressa rigoureusement la jeune humaine tout en la rapprochant de lui. La calant contre son flanc, il entama une série de shunpo. La pauvre Kotori en avait une nausée accentuée, mais la gravité de la situation ne lui laissait pas le luxe d'y penser. Quelques secondes suffirent pour les mener devant la grande porte. Mais à peine retrouva-t-elle la rigidité du sol sous ses pieds.

« AAAHHHH ! »

- Abarai-san ! hurla Kotori voyant la silhouette de son sauveur projeté au loin.

« Tu ne m'échappera pas… »

Une pression sur la gorge rappela la jeune lycéenne. Les paupières plissées, elle réalisa qu'une femme lui tenait étroitement le cou. Le visage masqué, elle pouvait observer son regard brun qui l'auscultait sans la moindre compassion.

- Non… lâchez-moi !...

- Je ne te laisserai pas rejoindre Kurosaki.

- ANASUTE ! hurla Kotori alors que la pression se renforçait la faisant suffoquer.

« Tsugi no Mai : Hakuren ! »

- Eh ?!

L'agresseur esquiva avec agilité la vague glacée qui lui était réservée. Relâchant ainsi la prise sur le cou de Kotori, Rukia en profita pour la rattraper au vol dans un shunpo bien calculé.

- Maudite Kuchiki ! s'écria la femme drapée.

- Qui êtes-vous ?! s'enquit la petite noble tout en calant Kotori dans son dos.

Mais la jeune femme voilée ne répondit pas. Rukia examinait chacun de ses gestes. Ils étaient précis. Cette anatomie affutée était habituée au combat en corps à corps… Ce qui n'était pas son fort. Elle ne portait aucun attrait du Seireitei…

Qui était cette inquisitrice qui osait s'attaquer directement aux armées de la Soul Society ? Le vice-capitaine devinait qu'elle devait la garder à bonne distance. Mais alors qu'elle préparait sa prochaine offensive, Sode no shirayuki prête à frapper de nouveau, elle vit l'ennemi se mouvoir dans un élan d'une rapidité fulgurante. Kuso… Elle était vraiment aussi agile que Yoruichi ! En une brise, son assaillante apparue à quelques centimètre de son visage. Mais la féline ennemie, sur le point d'assener une nouvelle attaque, eut le bras violement stoppé dans sa course. Un crie déchirant s'échappa de sa gorge alors que son attaquant lui tordait durement son membre dans le creux du dos. Rukia en remercia silencieusement son sauveur. Elle vrilla son regard sur lui, alors qu'elle avait reconnue son reiatsu…

- Nii-sama ! s'exclama-t-elle devant l'adresse de son frère.

- Il est temps de mettre votre identité à jour… vociféra le maître Kuchiki.

Sans autres formes de procès Byakuya arracha le tissu couvrant le visage de sa proie. Mais celle-ci chassa le capitaine d'un coup de talon subtilement placé sur son abdomen avec souplesse. Rejeté en arrière, le capitaine examina cette agaçante adversaire. Son visage n'était pas totalement découvert… Mais il avait reconnu ce reiatsu… Il l'avait ressentit dans sa propre maison… Kami-sama…

- Rukia ! Il faut retourner à la demeure Kuchiki ! VITE ! s'égosilla-t-il lorsqu'il comprit l'odieux stratagème qui prenait forme.

Les iris indigo de la jeune sœur s'écarquillèrent comprenant aussi vite que son ainé… Non ! C'est alors qu'elle vrilla le regard sur la jeune protégée d'Inoue, la peur habitant ses traits.

- Kotori ! s'écria-t-elle. Vite ! le Senkaimon !

- Mais Inoue-san ! répondit Kotori en se redressant.

- Ne comprends-tu pas ?! Sauve-toi ! Dis à Urahara de trouver un autre moyen pour ramener Ichigo !

- Mais.. mais pourquoi ?! Je ne veux pas laisser Inoue-san ! insista la lycéenne.

- SAUVE TOI ET RAMÈNE ICHIGO ! hurla Rukia. INOUE EST EN DANGER !

Les membres de Kotori se raidirent instantanément sous les cries de Rukia. Kami-sama que se passait-il ?

Les doutes et la crainte. Le visage d'Inoue se dessinait dans son esprit alors que les paroles déchirantes de la jeune shinigami lui tambourinaient les oreilles.

Mais avant que son cerveau ne puisse analyser toutes les informations qui lui permettraient de réaliser la réalité qui l'a frappait, elle discerna une horrible affliction dans son thorax. Redressant ses orbes confus, Kotori subit l'immonde contrecoup qui lui fit perdre la notion du temps. Tout ralentissait et juste les battements de son cœur retentissaient comme un écho. Les iris perçants de la petite Kuchiki lui apparurent alors. Saisissant qu'elle lui avait porté un coup de pied dans l'estomac, elle faiblit sous l'impact. Le corps moue et privé de toute mobilité, elle se sentie aspirée par les abysses du Senkaimon qui commençait déjà à l'avaler toute entière.

Recouvrant un infime contrôle sur elle même, Kotori redressa une main tremblante vers Rukia qui la contemplait. Mais celle-ci l'ignora alors que les portes commençaient à se refermer. Un rugissement grimpa le long de sa trachée alors qu'elle voyait son amie se flouter derrière cette barrière de reiatsu. Avant que les ténèbres ne l'absorbe complètement, elle distingua la shinigami se retourner pour parer le coup d'un adversaire qui avait surgit sur ses arrières. Les larmes ruisselèrent sur les joues de la jeune fille encore portée par l'élan de l'impact. Mais alors que ses cries résonnaient dans le couloir du pont reliant la Soul Society au monde réel, le noir envahit complètement son regard perlé par le chagrin… La porte s'était close…

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Le temps était à la pluie sur Karakura… Les cliquetis des gouttes résonnaient dans une coure où les portes d'une certaines boutique étaient closes.

Comme à son habitude depuis quelques semaines, Ichigo s'était assit, les jambes en tailleur, sur la terrasse donnant sur l'entrée du magasin Urahara. Cette habitude devenait pesante au fil des jours. Bien que son existence frisait la centaine d'année, les comportements du shinigami remplaçant n'avaient pas évoluées sur tous les points… Notamment sa patience… Cette triste grisaille reflétait parfaitement son état d'esprit et Kami-sama savait à quel point il détestait toujours autant la pluie. Mais bien plus aujourd'hui…

Maintenant le dos appuyé contre le mur, il remonta un genoux sur lequel l'un de ses coudes prit appuie. Quant à sa deuxième main… Elle était resserrée contre son buste. Comme une lancinante affliction qui lui lacérait les entrailles, il serrait la mâchoire au point d'en faire grincer ses dents.

Non Kurosaki Ichigo n'était pas au calme contrairement aux apparences… La colère incendiait son être et le consumait un peu plus à chaque seconde…

C'est pourtant subtilement qu'il écarta ses doigts vacillants. Au creux de sa paume, une lueur bleutée scintillait… Ses iris se vissèrent sur ce trésor qu'il avait conservé depuis sa deuxième rencontre avec Kotori. Elle était revenue… Mais seule… Ces images le torturait alors qu'il les dessinaient à l'infini dans son imagination tourmentée…

«

La salle d'entraînement de cette vielle boutique était identique… Pas un grain de sable n'avait remué. Le shinigami remplaçant avait la désagréable impression que cet espace s'était figé dans le temps, tout comme lui…

Le cadrant avait déjà fait un tour et demie depuis le départ de Kotori. Il l'avait tenté de l'accompagner dans le Senkaimon… mais cet odieux passage des morts l'avait recraché comme les fois précédentes. Son âme modifiée à présent lui donnait des aigreurs. Notamment lorsque cette saleté de scientifique l'avait piqué en le martelant de comparaison avec Kon… Putain… Cet Urahara était un enfoiré de première… et cela même s'il lui devait tant…

Reniflant d'agacement, le jeune homme s'était appuyé le dos contre un mur rocheux. Contemplant ainsi la porte de son salue inespéré. Lorsqu'une sensation douce et familière chatouilla ses sens…

- Urahara ! La porte du Senkaimon ! s'écria Ichigo courant vers l'afflue de lumière.

- Oh ! Miura-san a été plus rapide que prévue… C'est étrange … lâcha Kisuke tout en apparaissant dans son sillage.

- Putain ! Il était temps, tu veux dire ! s'exclama de plus belle le jeune homme, hâtant sa course.

Les orbes du fils Kurosaki brillèrent de milles feux. L'espoir s'était enflammé en une allégresse indéfinissable au creux de son être. Cette aura ! Cette énergie spirituelle ! Cette chaleur ! Par les kamis ! Il en avait rêvé depuis plus de soixante dix ans. Depuis qu'il l'avait abandonné à la merci de son chagrin, le pleurant dans les cendres de son départ. Elle était là toute proche ! Il le sentait ! Son reiatsu si doux et réconfortant. Il ne souhaitait que l'étouffer dans une étreinte de soulagement dès qu'elle apparaîtrait sous ses iris rutilants d'impatience! Son âme la réclamait encore plus fort ! Juste elle…

« ORIHIME ! » hurla-t-il sans le réaliser.

Les portes s'ouvrirent enfin, laissant une lumière aveuglante éblouir l'assistance. Une silhouette féminine, noircis par le contre jour, se dessina sous les orbes d'Ichigo. Instinctivement, il ouvrit ses bras, prêt à l'accueillir…

« Orihime…. Orihime… Hi… Hime… Ma Hime… »

- Viens… laissa-t-il échapper du bout des lèvres…

Comme si celle-ci l'avait entendue… L'ombre de la jeune fille s'écroula dans sa direction. En un shunpo vivement placée, il se présenta juste à la bonne hauteur pour la réceptionner. Mais une fois son trésor enfin en sécurité dans ses bras…

« Ko… Kotori ? »

… Son bonheur se dissipa tel un mirage…

Après plusieurs secousses douces, la jeune lycéenne s'était éveillée dans l'étreinte du jeune shinigami égaré. Sans perdre une seconde, ses iris bruns s'étaient imbibés de larmes tout en agrippant le col d'Ichigo… Ses paroles étaient décousues, incohérentes et prononcées d'une voix trahissant la peur qui lui lacérait l'estomac.

- Inoue-san est en danger ! KUROSAKI-SAN ! Cet homme ! Il lui veut du mal ! J'en suis sûre ! Je l'ai vu dans ses yeux ! Il va lui faire du mal ! Je t'en prie! JE T'EN SUPPLIE TU DOIS LA SAUVER !

- Kotori ! calme-toi qu'est-ce qui s'est passé ? Qui en veut à Orihime ?! Où est-elle ?!

- Kuchiki-san ! Abarai-san ! Et tout les autres ! Il y avait du sang partout ! Ils m'ont jeté dans ce tunnel sans lumière ! Inoue-san n'a pas pu nous rejoindre ! Je suis sûre que cet homme lui a fait du mal !

- Qui a fait du mal à Orihime ?! Putain sois plus claire Kotori ! Je ne comprends rien !

- TU DOIS Y ALLER KUROSAKI-SAN ! PITIÉ SAUVE INOUE-SAN ! »

Un poing frappa violemment le mur, faisant ainsi trembler l'enseigne de la boutique… Kotori était revenue de son excursion à la Soul Society. Ichigo avait tellement attendu… L'espoir imbibant ses iris lorsque le passage s'était éclairé. Il avait eut ce sourire malicieux, celui d'un enfant à qui l'on avait promis un présent merveilleux. La seule envie de revoir ses proches lui avait intimé de rester calme. Juste entrapercevoir cette chevelure auburn virevolter autour de cette peau de porcelaine et au sourire rayonnant… Son présent… Son espoir. Mais contrairement à ses aspirations, seule la jeune lycéenne était rentré et dans quel état… Pleurante et traumatisée par les événements qui s'étaient déroulées plus tôt. C'était uniquement dans les bras d'Azukiyo que la jeune Kotori avait pu calmer ses sanglots et retrouver le souffle. Avec honte, elle avait compté son périple sous les traits d'Urahara qui s'étaient durcis au fil de ses paroles.

Le marchant s'était alors enfermé dans son laboratoire dit « secret » pour cogiter. Ichigo avait tambouriné pendant des heures sur sa porte, mais seul le silence lui avait été offert en réponse. Yoruichi l'avait alors invité à prendre congé, mais c'était impossible. Il ne pouvait bouger mais parallèlement, il ne pouvait rester immobile. Kotori avait quitté un champ de bataille… Comment allait Rukia ? Renji et Byakuya ? Tout les autres shinigami ? Mais surtout…

« Orihime… » laissa-t-il échapper dans un souffle crispé… « KUSO ! »

Un nouveau coup se perdit contre le mur. Ichigo finit par laisser sa tête se replier contre son avant bras. Il était… impuissant… Incapable de réagir… Où était Orihime ? Comment ce sale bâtard dont il ignorait tout avait-il osé la lui prendre ? Où était-elle ? Orihime…

Dans un geste incontrôlé et désespérément lent, Ichigo agrippa sa chevelure de ses doigts resserrés. Pourquoi ? Pourquoi lui infligeait-on un tel châtiment ? Qu'avait donc fait sa douce pour mériter pareil traitement ? Pourquoi refusait-on une fois encore de les réunir… C'était injuste… Pour une fois qu'il pensait à lui ? à eux ? Etait-ce donc mal de souhaiter être auprès d'elle ?

Trouver un moyen d'aller à la Soul Society… Trouver un moyen de passer le Senkaimon… Trouver un moyen de la retrouver…

« Kurosaki-kun… Je refuse d'être responsable de la peine de l'homme que j'aime, surtout lorsqu'il a fait le choix qui lui semble juste, déclara une Hime éclatante de beauté. Je suis fière d'être amoureuse d'un homme aussi extraordinaire que toi… Kurosaki-kun. »

« Orihime… Kuso ! KUSO !» s'écria Ichigo dans sa torture interne tout en frappant le sol.

« Kurosaki-san… »

Ichigo écarquilla les paupières… Cette chaleur ?

A présent extrait de son enfer naissant, il vrilla son regard vers l'origine de l'appel. Elle était là, juste derrière lui. Kotori avait les yeux enflés alors qu'elle était revenue depuis déjà deux jours. Epuisée, elle n'avait pu retourner dans son foyer. Tensai avait veillé sur elle le long de son rétablissement.

- Je peux… m'asseoir, quémanda-t-elle timidement.

- Hum, répondit simplement Ichigo.

La jeune lycéenne prit place tout en ramenant ses genoux sous son menton.

- Je… je suis désolé de n'avoir pu ramener Inoue-san…peina-t-elle.

- Comment allait-elle ? lui demanda-t-il tout en ignorant sa complainte.

- Eh ?

- Avant ton épisode au Senkaimon… Comment allait-elle ? appuya Ichigo le regard toujours vissé sur les barrettes.

- Bien… En tout cas en apparence… Urahara-san lui a redonné l'apparence de ses dix huit ans… Donc j'imagine que si tu la voyais, elle te semblerait similaire… Mais…

- Mais ?

Kotori avala sa salive avant de poursuivre.

- Tu lui as… horriblement manqué. C'était tellement papable… déjà de son vivant quand je l'ai connue c'était comme ça…

- Je lui ai fait beaucoup de mal sans le vouloir, souffla Ichigo. Ce n'est pas ce que j'avais espéré pour elle.

- Toutefois…

- Hum, quoi ?

- Quand elle a su… que tu étais de retour, je n'ai jamais vue ses yeux briller d'un tel éclat, lui sourit Kotori.

Les orbes d'Ichigo prirent de nouvelles couleurs à cette annonce.

- Que…

- Elle n'avait jamais perdue espoir… L'espoir de te revoir. Même si j'ai pu voir Abarai-san et Kuchiki-san heureux d'apprendre que tu étais de nouveau conscient, pour Inoue-san c'était comme… Comme si on lui insufflait de nouveau la vie. Même si elle n'a pas osée devant moi, je suis sûre qu'elle a éclatée en sanglot sous la joie dans son lit.

- Kotori…

- Je connais bien Inoue-san… Je suis sûre qu'en a pleurer de joie et de soulagement. Kurosaki-san…

- Oui je sais, lui sourit Ichigo en retour… Je dois trouver un moyen… Mais…

« Peut être y en a-t-il un… » résonna une voix.

D'un même mouvement, Kotori et Ichigo tournèrent les épaules. Urahara était de nouveau apparut. Les cernes sous ses yeux étaient atrocement maronnée, et ses traits bien plus marqué que d'habitude.

- Urahara-san… tu ?

- Je n'ai pas de solution miracle cette fois Kurosaki-san… Toutefois… Miura-san ?

- Haï ?

- Je suis sincèrement désolé… soupira Kisuke. Mais je vais encore avoir besoin de toi…

- Vous n'avez pas à me le demander ! lança Kotori en se redressant sous les airs ébahit d'Ichigo.

- Attends Kotori ! On ne sait même pas ce que ce fous nous réserve et… Regarde déjà dans quel état tu es rentré…

- Tu es chiant Kurosaki-san ! s'agaça la lycéenne en lui agrippant le col.

- PARDON ?!

- Le Kurosaki que m'a décrit Inoue-san était un homme fort qui ne craignait aucun combat ! Un shinigami exemplaire qui n'a jamais hésité à risquer sa propre vie pour sauver ses camarades ! Un homme dont on contemple le dos avec admiration et respect ! Mais depuis que je te connais, je commence à me demander si les sentiments qu'elle éprouve à ton égard n'ont pas floutés sa vue !

- Qu'est-ce que tu dis ? s'irrita le fils Kurosaki.

- Humm Miura-san est de mauvaise humeur, se dégrisa Urahara.

- Où est ce guerrier sans peur prêt à tout pour savourer son présent ! Tu as osé prétendre que maintenant Inoue-san serait à toi ! Mais aux dernières nouvelles, je l'ai bien plus retrouvé en quelques jours que toi en soixante dix ans! hurla fortement la lycéenne, le regard ombré de reproches.

- T'es chié gamine ! Comme si c'était ton âme à toi qui avait été modifiée par ce dingo ! pesta Ichigo en désignant du doigt le maitre des lieux.

- Un « dingo »? s'indigna Kisuke. Il parle du canidé ?

- Où est ta volonté ?! le coupa Kotori. Depuis que je suis rentré tu ne fais que pleurnicher !

- URUSAI ! JE NE PLEURNICHE PAS ! DE NOUS DEUX JE SUIS SUREMENT LE PLUS IMPATIENT DE LA RETROUVER ! JE NE DEMANDE QUE ÇA !

- ALORS NE CRACHE PAS SUR LA SEULE POSSIBILITÉE QUE NOUS AVONS !

La stupeur frappa le jeune shinigami. Alors que les paroles de la jeune humaine résonnaient en lui, ses mains ramollirent…

- Je… Je me fiche bien que ce soit dangereux… faiblit Kotori en relâchant sa prise. Je … Je ne suis pas une combattante… Je ne suis qu'une humaine… Quand il y a eu cette attaque je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas non plus arracher Inoue-san des griffes de ce Maeshi… Elle a tellement fait pour moi… Si c'est pour l'aider et la rendre heureuse, je me fiche bien que ma vie soit en danger ! Je veux… Je veux encore la voir sourire comme quand je lui annoncé que tu étais de retour…

- Kotori… soupira Ichigo en posant une main sur la tête de la lycéenne pleurante.

- Tu dois la rejoindre… Peu importe le moyen… Elle… elle a besoin de toi Kurosaki-san…

Plus aucun mot n'était nécessaire. Mais Ichigo se sentait bien idiot. Cette petite d'a peine seize printemps venait de secouer ses valeurs. Bien plus que cela même… Elle lui avait rappelé la voie qu'il s'était juré d'emprunter…

« Arigato… Kotori… » avait-il simplement lâché.

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Cette lueur… Cet éclat… c'était infime, timide… Si lointain et en même temps si proche. L'illusion que Kotori pouvait l'atteindre du bout des doigts s'exposait. Pourtant… Il était trop loin. Elle ignorait comment elle était arrivée là, elle y était juste… Juste là. Coincée entre la réalité et le songe. Bloquée entre l'action et l'engourdissement. Prise dans le creux d'une vague qui peinait à ronger les rochers par manque de force.

Les membres fatigués, elle laissa ses bras se reposer le long de son corps mince. Restant juste là, à contempler cette craintive étincelle… Elle n'y arrivait pas… Elle était bien trop faible…

« N'est-ce pas ce que tu t'es reproché toute ta vie ? Que tu n'étais pas assez forte ? » chuchota une voix sirupeuse à ses oreilles.

« Qui est là ? » susurra Kotori malgré elle…

« Qu'est ce que ça peut bien faire ? Après tout… Tu n'es pas assez forte, alors pourquoi te donnerais-je mon nom ? » se moqua la résonnance.

« Je ne sais pas, peut être parce que tu es là tout simplement. Tu me connais ? »

« Bien sur. Comment ne pourrais-je pas te connaître, Kotori… »

« Alors pourquoi est-ce que moi, je ne te connais pas ? »

« Parce que tu n'as jamais eu la curiosité de regarder derrière ton épaule… Mais j'ai toujours été là. »

« Que veux-tu de moi ? »

« La question est tournée dans le mauvais sens… »

« Quoi ? » s'étonna la jeune fille.

« Que veux-tu de moi ? »

« Je… Je ne comprends pas… Ce que tu dis n'a aucun sens ! » s'agaça la lycéenne.

« Pour moi si ! »

« Tu es agaçant ! »

« Vraiment ? Que devrais-je dire de celle qui ne se reconnaît pas son reflet dans le miroir ? » répondit la sonorité plus stricte.

Kotori remonta ses doigts contre ses tempes dans un massage énergique.

« Tu me donne mal à la tête… »

« C'est parce que tu réfléchis trop… »

« Je ne réfléchis pas… Je suis inquiète. Inoue-san est en danger… Je dois la sauver en permettant à Kurosaki-san de passer le Senkaimon… Mais je ne sais pas quoi faire… Inoue-san ne m'a pas apprit à me servir du Rikka… Je suis coincée… »

« Blah blah.. Que veux-tu que ça me fasse ? Tu veux que je pleure avec toi ? Je peux le faire… Mais à quoi cela servirait ?»

« A rien… c'est vrai … Tu as raison… »

« L'important n'est pas si j'ai raison ou tort… Tu penses trop Kotori… »

« Mais… »

« Et si… »

« Et si quoi ? »

« »

« Réponds-moi ! Et si quoi ? »

Mais le silence perdurait… laissant Kotori désespérément seule.

« KOTORI ! KOTORI ! » tonna une voix dans le lointain

« Cette…voix… » faiblit la jeune lycéenne.

Sans qu'elle ne le réalise, cette nouvelle voix continuait d'hurler son nom dans l'infini néant. Sans même comprendre que son épaule était sans cesse remuée par le même esprit paniqué.

- KOTORI ! BORDEL OUVRE LES YEUX ! URAHARA ! FAIS QUELQUE CHOSE !

- Écarte-toi Kurosaki-san ! s'écria la voix de Kisuke.

« Que se passe-t-il… » soupira Kotori d'agacement.

« Tu ne te souviens pas ? Tu as voulu, jouer les grandes filles… » la titilla l'agaçante voix.

« Voilà que tu reparles maintenant… Pourquoi « les grandes filles » ? »

« Maintenant ta mémoire flanche… Me voilà bien… Ah la la… tu es une empotée… Kotori… »

Malgré cette provocante présence qui lui picotait les tympans, la jeune fille comprit au bout de quelques secondes. Ces voix qui hurlaient son nom dans le néant… C'était Kurosaki-san et Urahara-san… Pourquoi criaient-ils tout les deux ? La jeune lycéenne avait la nette impression qu'ils étaient paniqués… Mais qu'est ce qui avait bien pu créer une telle tension chez ces deux êtres ? La jeune fille n'en avait aucune idée. Tout était floue… Tout était sombre…

- Je ne comprends pas ! tonna la voix de Kisuke. Son âme… Elle…

- Tout ce que je vois moi, c'est qu'elle est inconsciente et que son reiatsu vacille dans tout les sens ! Elle ne va pas bien ! pestait Ichigo de plus belle. C'était une mauvaise idée !

- Se pourrait-il que ?

- Quoi ?!

- Kurosaki-san… Ton reiatsu…

- Eh ?...

Des fourmillements picotaient la peau de Kotori… Comme absorbée par un tourbillon dont le courant était assommant.

« Que m'arrive-t-il… J'ai mal… »

« Tsss… Tu as voulu le faire… Malgré les recommandations de ce vieux vendeur… »

« Je voulais le faire ? »

« Kotori…Ouvre les yeux… Tu sais très bien qui je suis… Si tu veux que je le fasse, je le ferais, tu le sais bien…»

« Mais arrête avec tes sales énigmes ! Qui es-tu enfin ?! »

Plongée dans le tourment… Kotori remarqua ses lèvres sèches… Elles étaient craquelées… Sur le point de saigner. Les nausées la gagnaient un peu plus.

« KOTORI ! TIENS BON ! » tonna une nouvelle fois la voix d'Ichigo.

« Ko…Kotori-chan ! Que fait-elle là ? Pourquoi son corps rayonne ! »

« Asano-san! Ne t'approche pas ! » ordonna Urahara

« Kurosaki-san… A…Azukiyo… » soupira lamentablement Kotori.

Subitement les iris sombre de la jeune lycéenne s'écarquillèrent. Elle se souvenait… Ce qu'elle faisait là, comment et pourquoi :

«

- Cela sera extrêmement dangereux Miura-san… Je… s'était perdu Kisuke.

- Je n'ai pas peur Urahara-san. Je veux le faire pour Inoue-san ! Elle est en danger, Kurosaki-san doit y aller ! S'il y a une solution et que je peux aider, dites le moi ! s'était agacée la jeune fille.

- Ce n'est qu'une hypothèse… peina l'ex capitaine de la douzième division.

- Alors dite m'en plus !

- Orihime n'accepterait pas que tu mettes ta vie en péril Kotori ! s'était lancé Ichigo.

- Doit-on vraiment relancer ce sujet Kurosaki-san ! avait rétorquée la jeune fille en le foudroyant du regard.

Ichigo s'était alors contenté de froncer durement sa barrière sourcilière tout en soupirant bruyamment. C'est une main massant son cuir chevelu qu'il déclara :

- Laisse tomber Urahara-san… Cette petite est encore plus têtue que moi et ce n'est pas peu dire, finit-il par admettre…

Le vendeur suivit le mouvement et appuya son dos au mur tout en dissimulant son regard voilé sous l'ombre de son bob.

- Ton âme Miura-san… a une qualité particulière. Cela fait plusieurs mois que je te surveille.

- Ça, vous me l'avez déjà dit, répondit-elle froidement.

- J'ai pu constater, que tu avais une capacité peu commune. C'est cette analyse qui me pousse à me demander si tu n'es pas en mesure de contrôler le Rikka d'Inoue-san et cela même sans qu'elle n'ait put t'enseigner son art.

- Laquelle Urahara-san ! Le temps presse !

- Ton âme, par je ne sais quel procédée, aspire ce qui l'entoure. Ce processus ressemble fort à la capacité Quincy que d'absorber l'énergie spirituelle les entourant.

- Tu veux dire que Kotori serait une Quincy ? avait demandé Ichigo, un sourcil recourbé.

- Non… Les particules spirituelles constituant son âmes sont différentes. Les émanations qui s'échappent d'elle sont d'une tout autre composition.

- Où voulez-vous en venir ? le pressa Kotori.

- Hum… soupira Kisuke. En à peine quelques jours Miura-san a été en mesure de voir des esprits, en quelques mois elle discernait nettement les shinigamis et en quelques années, son reiatsu s'est accrue au point d'égaler celui d'Inoue-san… Plus elle était proche d'elle, plus les capacités de Miura-san devenaient grandes. Mais ce qui est le plus étrange fut de constater que quelques mois avant sa mort, les émanations de Miura-san étaient absolument identiques à celles d'Inoue-san.

- Identique ? reprit le shinigami remplaçant.

- Dans un premier temps, c'est ce qui m'a poussé à la théorie du transfert du Rikka dans le corps de Miura-san. L'envoyer à la Soul Society dans le but d'engorger son âme d'énergie spirituelle pure pour favoriser cette opération. Puis revenir avec Inoue-san et permettre un lien plus fort entre leurs deux âmes… Tel était mon plan de départ. Mais il apparaîtrait que la chance n'ait pas été de notre côté. Miura-san est revenue seule… Ce qui m'inquiète mais passons ce détail concernant le Seireitei pour le moment. Toutefois, depuis son retour, il semblerait que l'âme de Miura-san ne se soit toujours pas désengorgée de son surplus de reiatsu. Ce qui est le plus rassurant est que toute l'émanation que prodigue son âme…

- …Est exactement identiques à celle d'Orihime… réalisa Ichigo… C'est vrai… Cela explique… Pourquoi j'ai eu l'illusion que c'était Orihime qui avait traversé le Senkaimon.

- En effet… Il est même fort possible qu'a la Soul Society, on ait eut le sentiment inverse… Que c'était toi Kurosaki-san qui arrivait du monde réel… Miura-san, tu n'as pas fait que d'aspirer le reiatsu d'Inoue-san ou Kurosaki-san… Il semblerait que tu puisses le reproduire à la perfection à la seule force de ton âme. J'ai comme l'impression que tu peux imiter n'importe quelle reiatsu auxquelles tu t'accroches…

- Je peux… reproduire le reiatsu de n'importe qui ?

- Oui, c'est un pouvoir effrayant… soupira Urahara. Mais qui peut être tourné à notre avantage.

- Alors… Ce que vous voulez que je fasse…

- Que tu te concentre et cherche en toi la force de reproduire le Rikka d'Inoue. Tu es resté des années à ses côtés. Si ma théorie est juste, alors tu peux reproduire le Souten Kishum par la seule force de ta volonté. Mais je pense que pour arriver à un tel résultat dans un délai si court, je dois te plonger dans un semi coma pour rencontrer l'essence de ta propre force. C'est un processus… extrêmement dangereux... »

Cela était apparu si limpide alors que cette idée saugrenue avait découlée des lèvres de ce vendeur fou. Mais à présent, Kotori comprenait que maîtriser les tréfonds de son esprit était aussi aisé que de chercher une lueur d'espoir dans une nuit opaque. Par elle ne sait quel procédé déroutant, l'homme au bob avait permit à la jeune fille d'arpenter le chemin vers son âme. Lorsqu'elle y était parvenue, seule la torpeur avait engourdit ses membres. Des abysses impénétrables qui l'étouffaient dans une étreinte assourdissante. Et cette voix…

« Tu me cherches encore ? Pourtant je suis là… »

Kami-sama qu'il était agaçant ! Sa voix était celle d'un garçonnet au rictus amusé. Tout comme à l'image du « sale gosse » auquel elle l'apparentait, elle l'imaginait mastiquant un chewing-gum d'un air insolent. Etait-ce ?

« Mais oui idiote… Je suis là ! »

Ce seul phrasé fit redresser l'échine de Kotori. Observant ce qui l'entourait, elle ne fut surprise de n'entrapercevoir qu'une profonde noirceur. Cette voix résonnait dans l'incommensurable, l'exaspérant encore plus fortement. Elle devait l'atteindre… Il était…

Oui elle le réalisait enfin.

Comme si cette déduction avait teinté son âme d'espoir, une lueur la fit plisser des paupières. Alors qu'elle examinait de nouveau son environnement un sourire teinta ses pommettes. Ce décor ? Il ressemblait au jardin d'Inoue-san… Celui où ce magnifique cerisier prônait en avril de ses fleurs délicatement rosées.

L'époque des hanamis était sa préférée. Le nombre de piquenique qu'elle avait partagé avec sa tendre voisine lui revint en tête. C'était une si belle époque… Celle qui embaumait son cœur de chaleur et de douceur.

« Je suis là… idiote… »

« Oui… j'aurais du m'en douter. »

Contrairement à ce chacun d'entre nous aurait soupçonné, une image de cette voix prit une forme paradoxale. Alors que Kotori pensait trouver un jeune garçon, ce fut les traits d'un jeune félin qui se dessinèrent.

« Tu es le petit chat que j'ai voulu sauver il y a des années… » déclara Kotori aucunement étonnée.

« Disons plutôt que j'ai le visage que tu souhaites me donner.. »

Subitement, Kotori perçu une affliction lui perforer les entrailles. Repliée sur elle même, elle adressa malgré tout ses iris sombres au chat qui remuait les pattes dans sa direction. Elle avait mal… C'était si … ardent…

- Se frotter au reiatsu de ce shinigami n'est pas chose aisé… Pas étonnant que tu ais si mal Kotori… Le Rikka n'est également pas une pression simple.

- Que dois-je faire ? Je dois ramener Kurosaki-san à Inoue-san… dis moi comment faire ! Tu es le fruit de mon pouvoir, non ?

- Je suis ton âme Kotori. Ton essence, ton pouvoir… appelle cela comme tu veux…

- Urahara disait que… que je pouvais reproduire n'importe quel reiatsu… fais-le !

Le chat grisé par cet ordre prit une position assise. Kotori aurait juré distinguer ses petits yeux briller d'une lueur chagrinée.

- Tu le peux en effet Kotori… Mais jusqu'à présent, tu n'as jamais tenté de reproduire le pouvoir d'un autre. De plus je ne suis pas un zanpakuto. Il est difficile pour moi de prendre forme.

- Dis-moi comment faire ! se crispa Kotori tout pressant plus fortement sur son estomac.

- Ta pression spirituelle est encore immature… C'est.. risqué…

- FAIS-LE ! hurla la jeune fille courbée à la fois par la rage et la douleur.

Le petit félin ramenait ses pattes en rond tout en l'observant avec platitude.

- C'est même bien plus que risqué… Kotori tu ne peux imiter sans…

Mais le cou de fourrure fut emprisonné entre les phalanges serrées de la jeune fille agonisante.

- C'est ce que je te demande… Du plus profond de mon être ! C'est ce que je souhaites le plus alors donne moi ce que je veux…

Le museau du félidé fit plisser ses courbes dans une grimace étrangement humaine.

- Alors dis mon nom…

- Ton nom ?

- Chaque être possède ses propres dons. Mais pour exalter pleinement de leur puissance, leur maître doivent trouver leur nom. Il en a été de même pour ta chère Inoue-san…

- Bien… soupira Kotori.

Relâchant la manifestation de son esprit, Kotori chancela sous la force de son propre poids. Bien évidement qu'elle connaissait son nom… Après tout… il était elle… Elle était lui … C'était pourtant si évident.

Alors que certains pétales lui caressaient le visage dans leur lente descente, l'esprit de l'adolescente fut apaisé.

Les images de sa chère Inoue défilèrent, la faisant inconsciemment sourire. Elle avait été si bonne avec elle. L'appréciant malgré son caractère étrangement enflammé pour une jeune fille. Lui offrant sa chaleur sans condition ni même attente de retour. Son regard grisonnant imbibé de bonté et de douceur… Sa Inoue-san…

L'espoir de lui offrir la félicité qu'elle méritait lui martelait les tempes et à présent elle en connaissait les conséquences. Mais Kotori se devait d'être honnête… Elle l'avait toujours su… au plus profond de son cœur. Elle s'était simplement rendue esclave de cette plénitude dont elle était à présent privée. Alors, peut être n'était-ce pas si mal. C'était égoïste… Pauvre Azukiyo… Comment allait-il réagir ?

Même si elle connaissait le risque… Non ce n'était pas un risque… C'était inévitable. Le prix de sa faiblesse lui couterait tant, mais elle y était prête. Elle était satisfaite de la tournure des événements. C'était son souhait…

C'est donc consciente du chemin qu'elle allait emprunter, qu'elle glissa ses iris embués vers le petit chat qui maintenant ronronnait prêt de sa tête. Son poil était doux, et affectueusement, il frottait le bout de son nez contre sa joue.

« J'aurais aimé te connaître un peu plus… Hansha suwāru (*reflets tourbillons) » sourit Kotori alors que la bête continuait ses marques d'affection.

Comme seul réponse, le fauve posa ses coussinets sur le sommet de sa tête. C'était donc cela que d'entrer en totale perception de son être le plus profond ? Ce chaton… Heureusement qu'Inoue-san l'avait sauvé…

La lumière vint la brûler alors qu'elle dégrafait ses paupières du coma dans un spasme. Sa première vue fut un Ichigo apeuré qui la maintenait dans ses bras. Elle était donc de retour dans la réalité. Elle avait enfin recouvré ses sens et l'affliction qui l'accompagnait. Elle fut étonnée d'en plisser même les sourcils alors qu'elle était si déterminée…

- KOTORI ! la héla Ichigo qui resserrait sa prise sur ses épaules.

Cela avait déjà commencé. Elle était déjà capable de tant avec une simple visite à son moi intérieur. Le shinigami était rutilant d'une étrange aura dorée mais pourtant difforme.

Furtivement, la lycéenne observa ce qui les entourait. Le vide de la salle rocailleuse d'Urahara la rassura. Ils étaient seuls. Probablement, Urahara avait emmené Azukiyo ailleurs. C'était bien mieux ainsi. Etre percutée par son regard azuré aurait vraisemblablement effrité son courage. Mais non. Que les Kamis soient loués, il n'en serait pas témoin. Ce fait conforta alors Kotori pour poursuivre.

Les ondes autour d'Ichigo vacillaient. Ces tremblements traduisaient encore son manque de rigueur. Ce n'était donc pas assez. Mais après tout, elle même réalisait que les douleurs de ses membres l'avaient déconcentrés. Il était temps. Kotori devait achever son œuvre.

Ce qui lui avait parue floue était à présent limpide. Au point qu'elle ne prit conscience des filaments rougeoyants qui trempaient ses lèvres.

C'est bien ignorante des tiraillements qui commençaient à la faire convulser qu'elle agrippa la mâchoire de Kurosaki-san entre ses doigts. Le temps se figea.

Ichigo lui même fut noyer par la surprise de ce geste dénué de sens. La frappe avait été sèche et déstabilisante.

Kotori, quant à elle, s'immergeait dans son regard ambré qui traduisait une certaine peur. Mais même ainsi, elle devait reconnaître que Kurosaki Ichigo était bel homme. Sa frange orangée virevoltait par une poussée naissante de ses mains. Il serait la dernière image de sa réalité. Même si d'autre personnes auraient été plus appropriés comme Azukiyo ou même ses parents… Ce n'était pas si grave. Ils étaient tous logés au fond de son cœur ardent bien au chaud au côté de sa tendre Inoue-san. Elle les aimaient tant et les chérissait. Mais en cette seconde, seule le fils Kurosaki avait besoin d'elle.

C'est alors qu'elle réalisa que le jour où elle l'avait rencontré sous cette pluie grisâtre dans le cimetière… Elle n'avait souhaité n'être que cela. Le pont reliant cette tête brûlée à sa douce agonisante de son absence… C'était sans regrets… Elle avait fait le bon choix… Elle en était certaine.

- KOTORI ! Tiens bon ! la rappela Ichigo désarçonné.

- Tout va bien Kurosaki-san, souffla-t-elle à mi mot.. Je sais quoi faire…

- Hein ?

- Souten Kishun !

« Inoue-san… Je suis un arc en ciel… » songea-t-elle alors que les tiraillements de son abdomen déchiraient son être tout entier…

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- LAISSEZ MOI PASSER ! hurla Azukiyo. Kotori-chan… Kotori-chan !

- Du calme Asano-san !

- Comment voulez-vous que je me calme ! Je l'ait vu elle était là ! Son corps inerte et rutilant d'une lumière orangé ! Pourquoi est-ce qu'elle crachait du sang ?! QU'EST-CE QUE VOUS LUI AVEZ FAIT FAIRE ?! POURQUOI SON AURA S'EST ENFLAMMÉE AINSI ! LAISSEZ MOI LA VOIR !

Urahara peinait dans sa tâche. Le jeune Azukiyo s'agitait au point de lui faire perdre l'équilibre. Mais le vieux vendeur commençait à chanceler sous tant bestialité. Poussé par une hardiesse ardente, le lycéen arrachait chacune de ses prises sans ménagement. Il n'était pas idiot, avait songé l'ancien capitaine. L'instinct et les sentiments étaient d'une force fougueuse lorsque l'être aimé était en danger.

Yoruichi, qui était apparue pour lui prêter main forte, serrait ses dents blanches. Ne connaissant les détails, la perspicacité de la femme chat l'avait facilement amené à la triste conclusion qui se déroulait derrière cette trappe de bois. Dans son être, elle savait que Urahara avait raison. Le jeune lycéen ne supporterait tant d'injustice. Mais lui même semblait percevoir son manque de confiance tant le regard du vieux vendeur était fuyant.

Azukiyo en comprit chaque mimique, le poussant davantage à hurler tel un animal apeuré. Se débâtant sans relâche, il finit par rompre son enchaînement. L'adrénaline montant à son paroxysme, il ouvrit avec fracas cette simple ouverture qui le séparait de son trésor.

Mais alors qu'il dégringolait les escaliers, une compression le fit courber l'échine. Cette force dévastatrice le fit même crachoter le peu d'air qu'il restait dans ses poumons. Vint alors une brise douce qui soulagea les sueurs qui dégoulinaient de son front. Pourtant, cette sérénité fut de courte durée lorsque ses pieds vacillants atteignirent la terre ferme.

Au bout de quelques pas, ses iris azurés se voilèrent d'une noirceur opaque. La même qui à présent l'avalait tout entier… Ses genoux percutèrent le sol alors que son regard ne décollait de ce spectacle atroce lui craquelant le cœur.

« Ko…Koto…ri-chan… » avait-il simplement chuchoté sans âme…

Ichigo était immobile, le front accolé à son bras dissimulant ainsi son visage. Mais le jeune lycéen pouvait deviner ses traits meurtries juste par son reiatsu sombre. A ses côté… Elle…

Elle était là… Simplement allongé sur le dos, les paupières closes. D'un premier coup d'œil, l'illusion de Kotori simplement plongée dans un profond sommeil était alarmante tant son air était doux et apaisé. Mais Azukiyo comprenait. Sa présence… Son aura…était éteinte…

Les tremblements du shinigami assurèrent au jeune homme qu'à son grand désespoir… ses doutes s'avéraient justes. C'est donc tel un robot qu'il trainait ses jambes et ses mains jusqu'à elle.

Maladroitement, il pressa l'une de ses joues d'apparence rosée. Mais elle était si froide, si ferme. Ses doigts grelottaient alors qu'il l'agrippait par les épaules pour la ramener contre son buste. Ses yeux le trompaient. Elle semblait juste endormie… Mais son être lui hurlait cette réalité épouvantable.

« Kotori-chan… réveille-toi. » se mentit-il tout en la berçant.

Le poing d'Ichigo se serra à cette intonation.

« Kotori-chan… ouvre les yeux… » frissonna Azukiyo alors que les larmes brûlaient ses orbes glacés.

Le shinigami redressa le menton.

« Ko… Ko..to… s'i..je t'en… prie… re… regarde… moi… » se perdit le petit fils de Keigo en plongeant dans son cou froid.

- Azukiyo… Elle…

- Kotori-chan… l'ignora le lycéen tout en continuant de la balancer, le visage dissimulé par la chevelure sombre de sa camarade.

- Elle… arr…

- URUSAI ! hurla Azukiyo en redressant les yeux vers lui.

Ichigo se contenta de garder ses lèvres closes… Kuso… Que pouvait-il dire ?...

Azukiyo l'auscultaient de ses iris déformés par le chagrin. Il le savait mais le refusait. Elle ne pouvait…

- ELLE N'EST PAS MORTE ! hurla-t-il perdue dans sa propre douleur. Elle… ELLE… Elle n'est pas…

- Azukiyo…

« Il a raison… » souffla Kisuke qui venait d'apparaître dans leur dos, Yoruichi sur ses talons.

- Urahara, peina Ichigo dont l'affliction était palpable.

- Elle n'est pas morte… répéta le vendeur qui dissimulait ses iris.

- TU VOIS ! TU VOIS ! s'égosilla le lycéen dont le timbre rouillait.

- Si Miura-san était morte… Son âme serait présente… Car tous les morts vont à la Soul Society… Mais… Je ne la vois nulle part, soupira l'ancien capitaine sur une tonalité fatale.

Ichigo en exorbita les yeux. Il avait raison… L'esprit de Kotori n'était pas là.

Subitement, un hurlement de stupeur ramena Ichigo. Les iris vrillés sur le corps de la jeune fille, maintenue pressée contre le poitrail de son meilleur ami. Azukiyo laissait ses spasmes prendre le contrôle de ses membres alors que le fils Kurosaki restait bouche bée.

Le vague souvenir du trépas d'Ulquiorra lui revint en tête. Kotori… s'effritait en une cendre dorée. Son corps si parfait pour une jeune fille de son âge retournait à la poussière sous les pleures du garçon qui secrètement la chérissait. Celui-ci poussait ses rugissements mêlant colère et incompréhension alors que seule le buste de Kotori était encore visible.

Le propre courroux d'Ichigo en fut exacerbé. Pourquoi ? Pourquoi ça ? Kotori lui avait simplement rendue son reiatsu pour lui permettre de rejoindre sa félicité. Pourquoi une si bonne action devait être récompensé par une fin si tragique ?

- URAHARA ! s'égosilla-t-il tout en agrippant le vendeur par le col.

- Elle n'est pas morte Kurosaki-san… souffla-t-il… Miura-san… a fait imploser son âme au point de la faire disparaître dans le néant pour te rendre ton reiatsu… Tu peux emprunter de nouveau le Senkaimon… mais pour Miura-san…

- FAIS QUEL…

- Je ne peux rien faire… s'attrista Kisuke sous la poigne du shinigami au regard suppliant.

- NNNNOOOONNNN ! KOTORI-CHANNNNN ! KOTORI-CHANNNNN ! KOTORI-CHANNNNN ! KOTORI-CHANNNNN ! rugit Azukiyo tout en tentant de sauvegarder les restes sa protégée contre lui.

Quant au fils Kurosaki… Il laissa ses muscles retomber mollement sur sa ceinture. Sous le poids de sa culpabilité, son corps plia. Les coudes sur le sol, les geignements perçants du petit fils de son ami le martelaient. Les échos de cette angoisse le poussa même jusqu'à la regarder une dernière fois. Mais comme si la jeune fille avait perçu les sanglots affligeants de son ami Asano, tout ce qui fut visible de ces derniers instants… Fut un visage serein et baignant dans la sérénité.

Les dents du shinigami grincèrent alors que le lycéen se recroquevillait en fœtus. Plongé dans ce trouble corrosif, Azukiyo arrachait une multitude de mèches de sa chevelure sous la crise qui le submergeait. Il ne pouvait même plus percevoir la complainte sinistre d'Ichigo. Le fils Kurosaki portait la culpabilité de la disparition de sa tendre Miura Kotori… Ce sentiment était barbare pour le lycéen. Comme si un bourreau de l'enfer lui arrachait les entrailles à la pince.

Ichigo quant à lui restait de marbre. Mais dans son âme s'enflammait un combat féroce. La joie et l'amertume le livraient un duel sans merci. Lui arrachant le peu de fierté lui restant entant que porteur d'espoir de sa protégée. C'était dans le ressentiment et le regret que naissait l'espoir de retrouver les siens. Une espérance entachée par sa culpabilité…

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Les haoris flottaient au vent. Hinamori et Matsumoto peinaient à suivre les deux capitaines. D'un côté Hirako grognait son mécontentement dans une complainte gémissante. Hitsugaya quant à lui, laissait planer son silence d'une froideur naturelle. Mais les deux vice-capitaines connaissaient si bien leurs deux compères qu'elles devinaient l'émoi qui les habitaient.

En quelques pas, ils se retrouvèrent devant les portes noircies de noblesses. A leur grand étonnement, lorsque les portes s'ouvrirent, se fut Byakuya qui les accueillit directement. A ses côtés se tenaient un Renji au regard vissé sur le sol et une Rukia visiblement absente. Hirako accentua la pression de sa mâchoire. Il était évident qu'une mésaventure s'était produite la nuit dernière.

- Ça a capoté pas vrai ? souffla-t-il sans vraiment attendre de réponse.

Le silence en dit parfois bien plus long que de vaines paroles. Seules les visages de ses hôtes suffisaient à le conforter dans sa théorie.

- Fait chier… soupira le capitaine de la cinquième. L'humaine a pu repartir au moins ? Je ne sens plus son reiatsu.

- Je l'ai jeté dans Senkaimon, répondit simplement Rukia, l'âme éteinte sous le regard peiné de Rangiku.

Alors que Byakuya les invitaient à entrer dans sa vaste demeure d'un geste silencieux, les quatre shinigamis convives remarquèrent la culpabilité flottant dans les airs. Chaque suivant, chaque serviteur. Tous avaient une âme coupable qui tremblait au passage de Rukia et de son grand frère. C'est alors qu'Hirako se stoppa, faisant ainsi percuter l'épaule de Toshiro contre la sienne.

- Qu'est-ce qu'il y a ? avait demandé durement le capitaine de la 10ème division.

- C'est Inoue ? Je ne sens pas son reiatsu. Que se passe-t-il ? Je pensais que vous n'aviez pas simplement réussit à la faire passer le Senkaimon ?

Rukia fronça ses délicats sourcils tout en pointant sa mine dénaturée par le péché vers le sol. Renji en posa une main réconfortante sur sa frêle épaule.

- Elle a … disparue… annonça simplement Byakuya. Mon domaine a été attaqué la nuit dernière au même moment de notre approche du Senkaimon. Nous ne sommes pas revenue à temps. Mais nous avons une bonne idée d'où elle se trouve.

- Où ça ? questionna le capitaine de la 5ème division.

- Maeshi… susurra Rukia avec mépris.

- Vous n'avez pas fait envoyé d'éclaireur ? demanda alors Toshiro.

« Kuchiki-dono? »

Tous se tournèrent d'un même mouvement, apercevant ainsi le dit « éclaireur». Comme si les paroles d'Hitsugaya avaient dessiné lui même son apparition.

- Tu es revenue, lança le maître des lieux. Alors ?

- Maeshi-dono me fait transmettre ses remerciements pour tant de sollicitude de votre part, s'inclina le messager.

- Ne tergiverse pas ! ordonna Rukia.

- Oui Kushiki-dono. Inoue Orihime est bien auprès de Maeshi-dono.

Les regards s'échangèrent entre les lieutenants et leurs capitaines. Cela n'annonçait rien de bon.

- Nous devons la rejoindre ! lança Rukia à l'adresse de son grand frère.

Sans même lui laisser le temps d'une éventuelle réponse, la jolie shinigami brune poussa ses talons vers la sortie. Renji en avait profité pour la suivre. Mais alors qu'elle passait le pas de porte, une pression soudaine la fit chanceler. Une aura dévastatrice de puissance et de force parcourrait ses veines, la faisant stopper tout mouvement. Mais malgré cette onde, un timide sourire éclaira son visage qui était appauvri de sentiments quelques minutes plus tôt.

Cette pression spirituelle, elle la reconnaissait !

Timidement, elle vrilla son regard sur Renji qui exposait la même mimique.

« Ichigo ! »

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Les constellations scintillaient comme chaque nuit sur la Soul Society.

L'atmosphère était propice à une baignade dans les eaux chaudes du domaine Maeshi. Orihime avait timidement ôté son kimono fleuri. Frileuse, elle s'était aventurée, le corps nu, dans les jardins pour atteindre cette béatitude. L'air était un peu frais, la faisant frictionner ses bras pour atténuer ses frissons. C'est donc sans hésitation qu'elle s'était plongée dans les sources thermales.

Les muscles détendus, elle put apposer sa nuque délicate contre la roche tout en observant les étoiles. Le confort de sa position la poussait à la réflexion et son esprit saturé la fit soupirer.

Le clan Kuchiki… Ils allaient être en colère, songea-t-elle en se massant une épaule. Sa décision avait été prise si brusquement. Elle n'avait même pas eut le temps de laisser un mot pour se justifier. Kushiki-san avait dû retrouver sa chambre vide sans la moindre explication. Cela devait être déconcertant et incroyablement grossier de sa part. Un gémissement de faiblesse la fit frissonner. En temps et en heure elle devrait de nouveau l'affronter pour s'expliquer. Mais seule l'image de ce bleu indigo la décourageait déjà. Elle serait en colère, c'était certain.

Plongée dans le doute et l'anxiété, la douce ne réalisait même pas qu'un autre reiatsu crépitait plus loin… Toutefois un bruit de feuillage alerta ses sens. Surprise, elle releva son petit nez en direction de ce bruit inquiétant. Mais rien… Un petit animal peut être. Un sourire vint ponctuer ses traits.

« Eh bien Orihime, voilà que tu t'affoles pour si peu. » rit-elle franchement.

Rassurée par le propre son de sa voix, Hime replongea ses iris argentés sur la toile sombre du ciel. Malgré la beauté de ce firmament infini, un vide la tourmentait. Un trou noir qu'elle ne pouvait expliquer à présent… Un manque grignotant son être qui prenait de plus en plus de place.

De l'autre côté du jardin, une main écarta les branchages d'un buisson dissimulé par la pénombre. Il s'était fait discret dans le seul but de ne pas la surprendre et surtout, ne pas l'effrayer. Son cœur cognait violement sa poitrine. Ses propres palpitations le rendaient si vulnérable et mal à l'aise. Il ne s'y attendait pas… Pas comme ça… L'espace d'une seconde, il se surprit à couper son souffle pour canaliser ses émotions.

Elle était si… si…si belle…

Une force colossale fut nécessaire au petit rat, qui se dissimulait par honte, pour préserver son sang froid. Soixante dix ans qu'il ne l'avait vu… et voilà qu'il perdait toute contenance. Se cachant avilissant de ce qu'il auscultait en secret.

Ichigo Kurosaki était en proie à un brasier si ardent, que seule la peur de se faire surprendre le maintenait loin d'elle. Pourtant elle n'était qu'à quelques mètres.

Que cela était étrange. Il avait passé le Senkaimon en toute hâte, la haine broyant son abdomen face au trépas de Kotori. La colère et la culpabilité avaient hantés ses pas jusqu'au Sereitei. Mais c'était presque inconscient qu'il avait suivit les émanations d'une pression spirituelle familière. Un reiatsu chaud et salvateur… Il l'avait cherché instinctivement dès qu'il avait franchi la barrière qui les séparait. Mais maintenant… maintenant…

Orihime miroitait son reflet dans l'eau tout en chantonnant un air inconnue. Sa peau satinée contrastant avec les tons chauds de sa chevelure était d'un rare éclat. Cette beauté outrageante aveuglait les orbes voilés d'Ichigo qui restait cloitré dans l'obscurité. Il s'était terré comme un animal apeuré par tant de splendeur. Le shinigami n'était plus qu'hypnotisé sous le spectacle alléchant qui s'exposait à lui.

C'est alors qu'il réalisa que tout le long de son état léthargique derrière sa prison de Kido, il n'avait fait que la visualiser dans ses rêves. Mais la réalité était à présent là sous ses yeux, exorbités par la stupeur. Orihime était encore bien plus sublime qu'il n'avait osé l'imaginer et cette splendeur l'effrayait à présent en plus de l'étrangeté de son emplacement. Il en fut même agacé…

Elle était capable d'attiser tant d'émotions. Lui qui était arrivé la peur au ventre et la haine crispant ses membres à cause des évènements récents. L'immonde nouvelle qu'il portait semblait s'estomper. A sa seule apparition, toute pressions pesant sur son cœur s'étaient mutées en véritable tempête le perdant dans un cyclone de sensations.

Il voulait l'approcher, l'effleurer, la toucher, la cajoler, la serrer contre lui et … déguster ses lèvres rosées. Celles qu'elle le lui avait refusé par le passé. Maintenant, plus aucun obstacle ne se dessinait. Mais la pudeur le contraignait à garder ses distances. Il ne pouvait tout de même pas se dévoiler alors qu'elle détrempait dans son bain…

Kami-sama, comment réagirait-elle ?

Kotori avait clairement énoncé qu'elle n'attendait que lui. Affirmant largement que les sentiments qui s'échauffaient en son coeur étaient réciproques. Toutefois, le doute noyait sa détermination. Pourtant rien n'aurait dû l'arrêter dans sa course… Ces conditions étaient au comble de l'intolérable, pourtant… Il était incapable de détacher son regard ambré qui s'embrasait à chaque mouvement délicat de sa convoitise. Est-ce que cette simple situation devait freiner sa quête ? Elle qui s'était laissé écraser par le chagrin lors de sa disparition ? Soixante dix ans qu'il l'avait abandonné à son triste sort… Non.. Il ne désirait pas la laisser une minute de plus.

Elle serait sûrement surprise et probablement allait-elle hurler. Mais au final, il s'en moquait. Il la plongerait dans le creux de ses bras rudes dès que les larmes entacheraient ses joues juteuses. Il avalerait ses cries dans un baiser ardent qu'il convoitait depuis bien trop longtemps. Puis, viendrait le moment où toute logique s'évanouirait dans le néant où seule leur union compterait.

Cette résolution chatouillant ses sens, Ichigo prit sa décision. Plus une seconde de séparation n'était tolérable… Peu importe qu'elle soit nue dans une source chaude… Leur union après tant d'années avait bien plus de valeur que de simples règles de convenance.

C'est donc ainsi qu'il prit appui sur ses genoux repliés pour dresser ses épaules vers sa félicité. Elle lui tournait le dos, bien trop occupée à malaxer son cou de ses mains délicates. Ses gestes d'une sensualité innocente le perturbaient. Chaque mouvement de sa douce soulevait en lui une tornade d'émotions balayant sa fierté masculine comme un fétu de paille. Il était si faible face à cet envoutant spectacle. Chaque pas était accompagné de son souffle perdant un peu plus de sa régularité. Lorsqu'elle cambra le dos, laissant ainsi deviner que sa poitrine allait en avant, il suivit les gouttes d'eau chaude qui traçaient la colonne d'Orihime. Il stoppa son élan quant elle se dressa complètement sur ses pieds, tant il était fasciné par tant de peau.

Cette vision était presque trop pour Ichigo. Pétrifié telle une statue, sa vue faisait crépiter une essence chaude parcourant ses veines. Une œuvre d'art mêlant lignes et courbes dessinées d'une main de maitre. Son épiderme fumante mettant en apogée ses teintes satinées alors qu'elle ramenait sa chevelure sur sa poitrine pour l'essorer. Un soupir traduisant le trouble de Kurosaki ainsi que son impatience se fit entendre. Mais ceci n'alerta en rien sa protégée.

Trop absorbé pour réaliser qu'elle ne l'avait pas sentie approcher, il tendit une main fébrile vers son épaule. Son cœur en résonance, lui rappelant à quel point il était peu de chose face à tant de perfection…

« Orihime… » chuchota-t-il fiévreusement oubliant même sa propre existence.

Hime raidit chaque centimètre de son être tant l'échos de cet appel retentissait en son âme. Figée, elle n'osait laisser plus d'air quitter ses poumons. L'ombre du shinigami commençant à l'englober en son sein, l'idée de simplement tourner la tête effleura son esprit alerte. C'est alors qu'elle entreprit son axe avec anxiété.

« Orihime-sama ! »

La tentative fut brisée dans son impulsion. Hime redressa le buste et pointa son menton en direction de cet appel sec.

Une femme drapée de noir et blanc venait d'apparaître sur la terrasse, ses mains sur les hanches et un éclair de reproche en ses orbes violacés.

- Yuka ? reprit la douce étonnée. Que fais-tu là ?

- Maeshi-sama vous fait demandé pour le dîner. Si vous pouviez consentir à cesser d'exhiber votre corps, je n'aurais nul besoin de me déplacer jusqu'à vos appartements, répondit froidement la servante.

- Oh… Oui vraiment désolé, sourit innocemment Hime, une main sur la tête. La nuit était si belle. Je voulais simplement me rafraichir.

- Maintenant c'est chose faite, la coupa durement Yuka. Veuillez rajuster votre pudeur, vous êtes attendue.

- Bien… Je me dépêche.

Que les mimiques de cette roturière étaient irritantes. Yuka plissa ses paupières traduisant son agacement. Veiller sur cette idiote l'exaspérait au point de déformer ses allures de suivantes de grande stature. Aimer Maeshi-sama quémandait une dévotion exacerbant ses limites du tolérable. C'est dans un soupir, les dents serrées qu'elle disparut en un retournement de talon. Laissant ainsi Hime qui expira à son tour. Comme piqué par le souvenir, la beauté auburn vrilla son regard en arrière. Espérant trouver l'origine du son qu'elle avait crut entendre… Mais rien. Seul l'obscurité prônait dans l'espace vide dans son dos.

« Je pensais pourtant… Avoir entendu mon nom… »

Une déception grandissante déforma ses traits. Mais… qu'attendait-elle exactement ?

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L'agacement, l'épuisement, l'arasement, une déception amer…

Les émotions palpables d'Ichigo le faisaient trembler durant sa rythmique saccadée. Ses shunpo s'enchaînaient avec irrégularité alors qu'il haletait sous les lueurs de la lune. Il connaissait son objectif. En ce moment de trouble, il cherchait la quiétude alors qu'il venait lui même de s'incliner face au destin. Quel imbécile ! Kuso !

Elle était là ! A quelques centimètres de ses doigts grelotants, se souvint-il encore. Lui qui pourtant se félicitait de son audace et de son courage sans limite. Il était à présent flagrant que Kurosaki Ichigo se retrouvait bien faible face aux sentiments qui submergeaient son être. Mais pour sa défense, il avait été interrompu. Ne souhaitant passer pour ce qu'il n'était pas, il s'était simplement évanoui dans les airs. Orihime n'aurait certes apprécié qu'ils se retrouvent dans cette situation gênante. Au final, n'avait-il pas été raisonnable ? Tout du moins c'est ce qu'il tentait de se convaincre, bien que… Qui était cette femme ? Par ailleurs… Que faisait sa Hime dans cette maison ? Urahara ne lui avait-il pas confié qu'elle se trouvait sous la tutelle de la famille Kuchiki ? Pour s'y être déjà rendu, il lui apparaissait clairement que ce palais n'était pas celui de Byakuya… A moins que sa mémoire ne lui fasse défaut ? Non… Il n'avait en rien ressentie les présences de ses amis fidèles. Quelle était la signification de tout cela ? …

Avant même de ne pouvoir éluder son mystère, la tête du shinigami vrilla par la fumée qui commençait sérieusement à embuer sa vue. Soudainement un reiatsu familier picota ses sens…

Ce froid similaire à celui de petits flocons lui chatouillant le visage… Pas de doute possible ! Ichigo baissa son regard en contre bas. Sa vision conforta son malaise concernant la localisation d'Inoue. Toutefois, une joie sans nom l'immergea alors qu'une petite tête brune apparaissait alors sous ses orbes. Les talons claquants le vent pour accélérer sa course, Ichigo entama sa descente !

« RUKIA ! » s'écria-t-il.

Alertée par cette appelle qu'elle reconnut, la petite Kuchiki vit une ombre orangée se poser à quelques mètres d'elle. Ses lèvres se fendirent dans une mimique crispée. Impossible pour Renji, qui se trouvait dans son dos, de deviner si sa nature était de l'ordre du bonheur ou de la stupéfaction. En ce qui le concernait, c'était encore la torpeur qui ornait son visage encore tiré par la fatigue.

Au fond de lui, le guerrier rouge savait que ce moment était sur le point de se produire. Toutefois, la crinière enflammée cachait encore le visage de son ami disparu depuis soixante dix ans. De plus… Il fut contraint de reconnaître que le moment était encore une fois mal choisit alors qu'Inoue… Inoue était…

Rukia de son côté était encore pétrifié. Il n'avait toujours pas relevé le menton. Leur dernière fois c'était conclu par son dos. Maintenant il était face à elle, mais le regard encore vissé au sol. Peut être était-il encore lui même surprit d'être enfin de retour. Quels étaient ses fourmillements ? Était-elle heureuse ? Ou… culpabilisait-elle ? Il était encore bien difficile pour la petite shinigami de déterminer la réelle nature de ce qu'elle ressentait. Pourquoi Ichigo devait-il apparaître alors que le trésor qu'elle avait en garde avait été volé ?

Ce fut le doute qui engourdit ses membres lorsque le fils Kurosaki redressa enfin son regard ambré pour la geler encore bien plus que l'essence de son propre bankai.

« Rukia… » avait-il simplement énoncé.

Un étrange soulagement imbiba les orbes de la petite Kuchiki. Il… Il n'avait pas changé. Comme si la dernière image d'Ichigo s'était gravée en elle pour le reste de son existence. Ses traits affirmés de l'époque n'avaient pas bougés. Ses sourcils froncés étaient repliés avec la même intensité. Son sourire en coin et presque arrogant, intacte. La chaleur de ses orbes reluisait de la même intensité.

Comme ressurgissant d'une apnée trop longue, la jeune vice-capitaine laissa ses poumons reprendre leur fonction alors que son ami d'enfance lui retenait les épaules pour éviter qu'elle ne tombe.

« I… Ichigo… »

Elle le savait pourtant… Elle avait sentie son reiatsu envahir tout le Sereitei. Mais le voir de ses iris indigo… C'était comme un songe à l'aube du réveil. Réel et aussi intense qu'une tornade interne. La pression des doigts de Renji la ramena à la réalité. Alors, lui jetait un bref coup d'œil, elle réalisa qu'il était dans le même état qu'elle.

- Renji… Tu es là aussi, avança Ichigo sur le même ton.

- Ichigo… avait simplement répondu le maître de Zabimaru qui resserrait sa prise sous la stupeur.

- Je… Je suis si conte… OMPF !

La douleur avait engourdie sa mâchoire. Mais alors qu'il redressait la tête, une nouvelle paire de claque lui fouetta les joues. Ichigo voulut prendre appui sur ses jambes pour hurler son mécontentement. Mais une nouvelle volée de coups de poing vint percuter son menton le mettant dos au sol.

Réalisant que la correction avait fait fumer sa peau, il releva enfin les épaules. Sa tête était sonné mais ne l'empêchant nullement de cracher son irritation.

- VOUS ÊTES CINGLÉS ! C'EST COMME ÇA QU'ON ACCUEIL UN POTE !

- C'est bien lui ! soupira Renji qui avait gardé la pose de sa dernière attaque.

- Hum ! acquiesça Rukia qui avait fait de même.

- BANDE D'ENFOIRÉ ! JE RESTE ENFERMÉ PENDANT SOIXANTE DIX ANS ET C'EST TOUT CE QUE JE REÇOIS !

- C'est tout ce que tu mérites ! hurla Rukia à son tour.

- Eh ?

- Comment as-tu pu nous lâcher comme ça Ichigo ?! reprit-elle sous un soupir agacé de Renji qui regardait de côté.

Ichigo laissa ses orbes s'exorbiter avec la vague impression d'entendre un échos de Kon d'a peine quelques jours.

- Tu avais pris ta décision sans nous laisser la moindre chance de protester ! Tu imagines ce que nous avons ressenti Renji et moi ? Te voir emprisonné… Ramasser les miettes de ce que tu avais laissé derrière toi… Tu n'as pas idée à quel point cela a été pénible. Ils nous étaient impossible de combler le vide que tu avais laissé derrière toi ! s'écria Rukia, les yeux embués.

- Rukia…

- Ton père. Tes sœurs… tes amis… Inoue… Tu as laissé tant derrière toi… expulsa-t-elle enfin en ramenant un bras en visière pour dissimuler ses larmes. Tout cela pendant soixante dix ans… Je les ai vu mourir les uns après les autres… Tous espéraient te percevoir en passant la barrière de la Soul Society mais pour au final… ne rien retrouver du tout. Imagine ce qu'a ressentie tes amis, ta famille et Inoue en passant sa vie entière à t'attendre Ichigo… Pourtant… elle n'a jamais perdu espoir contrairement à moi… Je pensais ne jamais te revoir… Mais ton reiatsu est enfin réapparu… Même si cela peut paraître court pour un shinigami, ces années m'ont semblées interminables…

Il faisait maintenant face à la petite shinigami qui se perdait dans ses sanglots. Ses reproches… Ils les avaient deviné. A l'instant même où Kon avait lui même crié sa colère… Il savait que Rukia en ferait de même. Mais étrangement, cette complainte soulagea l'orgueil du fils Kurosaki. Aucun d'entre eux ne l'avait oublié. Aucun n'avait renoncé. Cette pensée chauffa ses espoirs qui s'étaient quelque peu éteint.

C'est d'un simple geste qu'il agrippa la chevelure brune qui camouflait les orbes indigo de la petite Kuchiki. Mollement, elle se laissa porter par le mouvement. C'est faisant ainsi percuter son front contre son buste tonique qu'elle réalisa. Sa chaleur était la même.

- Rukia… Arigato…Ountoni… déclara sincèrement Ichigo. Tadaima… (*je suis de retour)

Rukia redressa ses iris encore voilés par l'émotion. Son regard non plus n'avait pas changé. Ses orbes aux lueurs intenses la firent sourire timidement…

- Okaeri… Ichigo.

Renji, en retrait, contemplait ardemment cette démonstration timide d'affection. Rares étaient les fois où il avait put entrapercevoir la détresse de sa petite boule de neige. Mais cet échange entre ses deux amis de longue date tiédit ses orbes sombres. Il était de retour.

Loin de lui l'idée de le montrer de façon si directe. Mais au fond de lui, il savait qu'Ichigo était pleinement conscient de ses propres sentiments mêlant soulagement et allégresse. C'est d'un bref regard ambré à son attention qu'il en fut certain. Cela en déclencha même un sourire en coin de sa part. Tch… Oui cet abruti était de retour. A sa plus grande satisfaction. Oui car, sa propre protégée à présent retrouvait quelques couleurs qu'elle avait perdue, il y avait plus de soixante dix ans.

Les retrouvailles durèrent quelques minutes supplémentaires. Un silence baigné de sentiments. Mais tout cela prit fin lorsque le maître du clan Kuchiki fit enfin émaner son reiatsu qu'il avait habilement dissimulé alors qu'il avait été présent depuis le début.

Byakuya était alors apparue telle une ombre. Lui même était allégé de voir son ancien ennemi réapparaître comme par magie. Mais au même titre que son vice capitaine, cette émotion ne se manifesta que d'une brève lueur au cœur de son regard glacé.

- Kurosaki Ichigo… avait-il simplement dit.

- Oi Byakuya ! Ça fait un bail ! l'avait salué le rouquin.

Ce gamin…

Mais Ichigo ne lui adressait déjà plus son attention.

- Rukia, où sont ma famille, Chad, Ishida, Tatsuki et tout les autres ?

- En lieu sûr, l'avait coupé Renji.

- Oui, avait renchéri Rukia. Nous les avons tous ramené nous même à la Soul Society. Tous ont reçu un traitement de faveur. Tu les retrouveras bientôt.

- Je vois… tant mieux… Mais… reprit le jeune homme. Pour Inoue…

Mais il se stoppa. La lèvre inférieure de son amie se faisait malmener par ses dents. Cela traduisait un malaise palpable. Cette attitude conforta le maître de Zangestu dans son idée.

- Il y a un truc qui ne tourne pas rond… Je le savais.

- Ichigo…

- Dès que je l'ai vu… J'ai compris qu'un truc clochait, la coupa Ichigo.

- Tu.. quoi ?! se raidit Rukia.

- Je me disais que ce n'était pas la demeure de Byakuya.

- Tu t'es déjà invité ici plus d'une fois pourtant… pesta le concerné presque silencieusement.

- Ichigo, tu as vu Inoue ? reprit Renji étonné.

- A vos têtes j'en déduis que l'endroit où elle se trouve n'est pas son lieu de résidence, en conclu le shinigami remplaçant.

- Tu te trouvais dans le domaine Maeshi ? demanda Byakuya.

- T'étais si impatient de la retrouver, lança Renji d'un rictus amusé.

- Urusai ! s'agaça Ichigo le blush aux joues, alors que les souvenirs de sa dulcinée baignant dans son bain lui martelaient les tempes. J'aimerai juste comprendre !

- Ichigo. Pas mal de choses se sont passé durant ton absence, commença Rukia. Notamment en ce qui concerne Inoue. Comme nous l'avait expliqué Kotori, nous devions l'emmener dans le monde réel. Mais une attaque avait été préméditée à notre encontre à la fois au Senkaimon et ici même dans la demeure Kuchiki. Nous étions justement sur le point de…

- Une attaque ici ? Je savais pour le Senkaimon mais.. et Inoue alors ? Elle est prisonnière ? C'est ça que tu essayes dire ? s'emporta le fils Kurosaki.

- Trêve de bavardages, les coupa le maître des lieux. Rukia, tu prendras le temps de tout expliquer à Kurosaki Ichigo sur le chemin. Un outrage a été fait à l'encontre des Kuchiki. Je ne tolérais pas plus d'insolence de la part du clan Maeshi. Nous marchions justement en ce sens et devions nous y rendre. Si tu le souhaites, tu peux nous y accompagner Kurosaki Ichigo.

- Byakuya…

- En route…

Sans autres détails, Ichigo croisa les regards de ses amis dont les orbes en disaient long. Non… quelque chose se tapissait dans l'ombre. Quelque chose sur le point de mordre férocement… Mais quoi ?

Il était vraiment temps qu'il revienne. Cela, il en était intimement persuadé à la seconde où ses pas avaient foulés de nouveau les pierres du Sereitei.

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Les kimonos fleuris étaient de bien plus saillant. Mais les suivants du clan Maeshi avaient insistés. Loin d'Inoue Orihime l'envie de leur déplaire… Ils étaient si gentils et attentionnés envers elle. Cela bien que ces tissus ne lui plaisaient absolument pas. Pourtant, le bleu pâle était une couleur pastel mettant en apogée ses plus jolies attraits. Mais l'absence de motifs le rendait triste à ses yeux argentés pleins de malice. Hime dû en faire le deuil. En son premier soir dans cette maison, elle se devait d'être disciplinée. Les nobles n'aimaient pas ses fantaisies et elle devait s'y faire. Quand elle le désirait, elle pouvait se montrer assidue et d'une rigueur remarquable. Il était temps de mettre son savoir en pratique.

Son avancé dans les couloirs laissait les bruissements de sa traîne résonner entre les murs. Accompagné des cliquetis des bijoux ornant son chignon travaillé, elle n'eut pas le loisir de demander à ce qu'on lui laisse quelques mèches sauvages habiller son joli front. Cela aurait été déplacé.

Une fois dans les appartements du maître, elle plia les genoux docilement pour prendre place. Prête à se redresser dès que Kurando ferait son entrée. Ils allaient passer leur premier diner ensemble. L'anxiété grignotait son estomac. Serait-elle à la hauteur ?

Ses membres se raidirent lorsque sa voix retentit derrière la porte.

« Inoue ? »

« Je… Je suis là… » avait-elle chuchoté.

Mais une course vibra dans le couloir. Un servent, visiblement animé d'une étrange crainte avait traversé le parquet à une vitesse inégale. Il avait intercepté Maeshi alors que son ombre se dessinait sur la porte coulissante.

Hime en eut une contorsion troublée et glissa une oreille alerte. Ce n'était pas bien d'couter aux portes, mais la curiosité avait eu raison de sa position.

« Maeshi-sama… Un visiteur ! »

« N'est-il pas trop tard ? Demandez lui de prendre congé. Je suis sur le point de dîner et ne veut être dérangé. »

« Il s'agit de Kuchiki-dono mon seigneur ! »

« Je lui ait déjà assigné un messager concernant nos affaires. »

« Il insiste… Je ne peux le renvoyer ainsi… de plus… de plus… »

« Quoi ?! »

Un silence suivit. Orihime jura que celui-ci fut provoqué par l'étrange sensation qui vint faire frissonner sa peau. Ce reiatsu ? N'était-il pas similaire à ce qu'elle avait ressentie quand elle prenait son bain ? Par les Kamis ! Elle avait pourtant juré rêver… Ce n'était possible !

Instinctivement, elle en mordit sa lèvre inférieure pour se persuader qu'elle était en pleine réalité.

Non… Pas de doute… C'était bien la même pression spirituelle qui lui avait chatouillé le dos une petite heure plus tôt ! Elle en était certaine ! Son cœur tambourina ses côtes et l'incompréhension baigna ses orbes cendrés.

Mais alors qu'elle redressait les épaules… Elle réalisa. Kurando avait quitté sa position initiale alors qu'elle était plongée dans ses pensées. Cela n'annonçait rien de bon.

Inquiète, elle suivit ces ondes étrangement familière jusqu'à gagner la porte.

- Kuchiki-dono. Il me semblait pourtant avoir relevé votre aversion pour les visites nocturnes, avait annoncé la voix de Kurando.

- Concernant les affaires diverses, oui... Mais lorsqu'une insulte est prononcée envers ma maison, je passe outre les horaires, tonna la voix glacé de Byakuya.

Kuchiki Byakuya ! Mais ce n'était pas tout. Une petite milice l'accompagnait. Hime n'eut aucun mal à reconnaître Kuchiki-san et Abarai-san dans la mêlé. Cette fois, ce fut la crainte qui fit vriller son esprit. Elle n'était pas encore prête à les affronter pour annoncer ses choix si prématurés.

« C'est lui alors ? » gronda une voix rauque.

Orihime laissa ses jambes la porter complètement sous les lumières des torches et de la lune. C'est là qu'elle distingua et reconnu complètement cet aura… C'était bien celle qui avait fait frissonner sa peau…

- Ichigo, reste en arrière, ordonna Renji.

- C'est une blague ? pesta le fils Kurosaki en dégainant son sabre. Je ne compte pas être en retrait dans cette affaire. Ça me concerne tout autan que vous.

Byakuya avait laissé un soupir indigné traverser ses lèvres. Cette tête brûlée ne changerait jamais et cela malgré presque un siècle gardé sous clé.

Le fils Kurosaki quant à lui ignora pleinement cette attitude trop coincée. S'occupant simplement d'ausculter ce noble aux traits parfaits. Il était grand et mince. La peau pâle et au regard envoutant, mais rien d'alarmant à ses yeux. Il était certes impressionnant, mais en rien cela ne stopperait sa marche pour retrouver ce qu'on lui avait dérobé.

Kurando inspectait le spectacle qui se jouait. Il s'y attendait. Tout… Décidément… Il avait tout prévu. À un seul détail près. Kurosaki Ichigo... C'était donc lui ? Ce mi Hollow ? Cette raclure osant s'auto proclamer au coeur des sentiments d'Inoue ?

Son reiatsu était grossissant voir brute. D'une force certainement croissante le faisant quelques peu plisser des paupières. Mais sûrement plus par agacement. Il exposait un air si insolent. C'était donc ça un sauveur de la Soul Society ? C'était vraiment affligeant. Le Sereitei était donc si indulgent ?

Concentré sur le regard amusé du noble, Ichigo réalisa qu'une paire d'orbes orageux l'examinait discrètement. Son œil en suivit l'origine et lorsqu'il en identifia leur propriétaire, son cœur accéléra son rythme. Merde… Elle était encore bien plus belle ainsi. Ne cesserait-il donc jamais de la trouver si jolie… Kuso… Ce n'était pas le moment. Il aurait tout le loisir de la découvrir une fois sa tâche accomplie.

- Maeshi-dono, je vous prierais de relâcher Inoue Orihime. Elle est sous ma protection et de par ce fait, ce n'est autre que sous mon toit qu'elle devrait se trouver.

- La relâcher ? releva Kurando. Porte-t-elle des chaînes ? Je ne retiens pas ma protégée contre sa volonté.

- Il existe différents type de détention et je ne doute pas en votre savoir faire à ce sujet, répondit froidement Byakuya.

- Osez-vous proclamer que je retiens Inoue en otage ? Cela est fort contrariant Kuchiki-dono. La place de ma famille de supporterait que je fasse outrage à un représentant de l'ordre shinigami tel que vous.

Les dents d'Ichigo se serrèrent. Mais quel connard ! Orihime ? Sa protégée ? DEPUIS QUAND ? ! Oh putain ce qu'il ne l'aimait pas et son hollow en fut le premier à gronder son consentement au massacre.

- Je doute encore moins de votre culpabilité concernant l'attaque visant Miura Kotori et son escorte vers le Senkaimon, lança le capitaine de la sixième division.

- Kotori-chan a été attaquée ?! s'écria Hime les mains joignant ses lèvres.

Les orbes du fils Kurosaki se voilèrent alors que l'odieuse réalité le frappait de nouveau. Tellement aveuglé par sa douce, il en avait presque oublié l'arc en ciel qui cherchait à les unir. La douleur de son abdomen n'en devint que plus lancinante. L'appréhension de lui annoncer cette nouvelle déchirante était assassine. Il en avait touché deux mots à ses compagnons qui n'avaient pas dissimulé leur tristesse à cette annonce. Mais tout du moins, ils étaient soldats. Orihime… elle … supporterait-elle un tel sacrifice ?

- Ça suffit ! On parlera de ça plus tard ! Rends-nous Orihime… Je ne suis pas spécialement patient… lança Ichigo dont la constance s'effritait.

- Ichigo ! le reprit Rukia.

- Le fameux Kurosaki Ichigo. C'est donc bien toi, sourit Kurando. J'ai entendu nombre d'histoire à ton sujet.

- En ce qui te concerne, je n'en ai entendu qu'une et elle me gonfle déjà. Laisse Orihime partir…

- Inoue, l'ignora le noble à l'adresse de sa douce convoitée. Rentrez, je ne souhaite pas ébranler votre sensibilité avec de vils échanges indignes.

- Mais… voulut répliquer Orihime.

- Non Orihime ! ordonna Ichigo en lui tendant une main. Viens avec nous ! Je sais bien que tu n'es pas ici de ton plein gré !

- Je…

- C'en est assez ! s'insurgea le maître de Yuka sur un ton glaçant. Ne voyez-vous pas que vous la perturbez Kurosaki ! Je ne pourrais tolérer cela devant ma maison Kuchiki-dono !

- Vous n'êtes pas en position de proliférez de tels menaces… fulmina Byakuya.

- Comment osez-vous insultez ainsi la famille la plus proche du roi ?! s'agaça de plus belle le maître des lieux.

- URUSAI ! hurla le fils Kurosaki. Si tu ne comptes pas la laisser partir je la récupérerai moi même !

- Ichigo ! non ! s'écria Rukia.

Mais le jeune homme ignora superbement la mise en garde. Poussant l'impulsion de son élan, il entama un shunpo suffisamment poussé. Son reiatsu bouillonnant l'avait emmené bien plus loin qu'il ne l'aurait espéré. Zangetsu dégainé, sa pointe se mit à chatouiller le cou du maître Maeshi. Il était temps que ces mondanités cessent. Il ne souhaitait que retrouver celle qui faisait battre ses sentiments fiévreux. Ce n'était pas ce noble qui le stopperait dans sa lancée !

« NON PITIÉ ! NE LE TUEZ PAS ! NE TUEZ PAS MON FIANCÉ ! »

Quelques mots…

Juste cette tonalité plaintive suffit…

Désarçonné par un courant glacial compulsant ses veines. Ichigo était pétrifié. Les yeux écarquillés, ses iris étincelants d'incompréhension.. C'est alors qu'il vrilla son attention sur le visage gémissant qui glapissait sa peine.

Sa vue devait être floue… Sa vision abusée par quelques conneries de Kido hallucinatoires ! Orihime ne pouvait être celle s'interposant dans son affrontement où elle était le trophée. Elle ne pouvait être celle prenant la défense de ce noble puant de condescendance… Elle ne pouvait avoir affirmé qu'il était… son… fiancé ?

Elle était là, serrant le buste dessiné de Kurando contre elle. Ses larmes imbibant ses joues rougies par la peur et le courroux qu'elle destinait à Ichigo. L'effroi que provoqua ce spectacle le fit baisser sa lame dans un geste gauche.

« Ori …hime ?... »

« Je vous en supplie… Ne tuez pas Maeshi-sama… Il est l'homme auquel je suis destinée… Je ne sais ce que vous voulez, mais qui que vous soyez Kurosaki-san… PARTEZ ! »

« Maeshi… sama ? » releva Rukia intriguée.

Quel était ce cauchemar ? Les battements d'Ichigo ralentirent jusqu'à s'étendre en un échos lancinant entre ses tympans.

- Orihime ? enfin mais qu'est-ce que … ?

- Arrêtez de m'appeler par mon prénom ! Je ne vous connais pas ! s'interposa Orihime férocement tout en resserrant son étreinte sur le buste de Kurando. Je ne compte pas vous suivre ! ALORS PARTEZ ! LAISSEZ MAESHI-SAMA!

Il ne pouvait y avoir de gouffre plus sombre… Il ne pouvait y avoir d'abysse plus amer…

- Calmez-vous Inoue, la cajola Kurando sereinement tout en dégageant Zangetsu d'un coup d'un revers de main. Personne ne me fera de mal.

- Que… ?!

Délicatement, Maeshi caressa la naissance de la nuque d'Orihime pour amadouer ses tremblements. C'est sous le regard ahuri du fils Kurosaki qu'il déposa un baiser sur le front de sa douce. Les nausées gagnèrent le shinigami qui commençait à haleter de ressentiment.

- NE LA TOUCHE PAS ! rugit-il en reprenant possession de son arme qu'il pointa sur sa cible.

- Ichigo ! s'écria Rukia en second plan.

- VIRE TES SALLES PATTES D'ORIHIME CONNARD OU JE TE TRANSPERCE SANS MENAGEMENT ! hurla Ichigo tout en ignorant la petite Kuchiki.

Orihime en accrocha plus fermement le col de son fiancé tout en constatant les orbes de son assaillant qui brûlaient d'une lueur dorés. Alors qu'il était sur le point d'acheminer plus violement sa lame sur la peau du noble, elle s'interposa tout en saisissant la pointe du zanpakuto entre ses petites mains blanches. Quelques trainées ensanglantées contrastèrent sur le fer et firent freiner Ichigo dans son élan.

- Je vous en supplies, reprit Hime les larmes ruisselant sur sa peau de porcelaine. Ne lui faites pas de mal… J'ignore qui vous êtes, mais je ne peux croire que Maeshi-sama mérite un tel traitement… Il est l'homme qui m'est destiné alors si mon sort vous importe autant que vous le prétendez, Kurosaki-san… Epargnez-le.

Insupportable… C'était simplement insupportable ! Que cette douleur lui déchirant les entrailles cesse !

- Ori.. Orihime, peina-t-il entre deux spasmes lancinant… Comment peux-tu dire que …?… Enfin c'est moi Ichigo !

- Pitié… sanglota la beauté auburn… Je ne sais pas qui vous êtes mais vos yeux me montre bien que vous n'êtes pas homme à ôter la vie si aisément. Faite appel à votre bon sens…

- Retire tes mains ! Tu ne vois pas que tu saignes ! s'alarma le shinigami la voix vacillante.

- Je préfère voir mon sang couler plutôt que celui de Maeshi-sama ! expulsa-t-elle tout en resserrant ses doigts.

Le souffle d'Ichigo se perdit dans un gémissement brutale et dénué d'humanité. Un rugissement mêlant rage et douleur qu'il évacua sans contrôle. D'une violente allure, il jeta son arme au loin. Incapable de blesser sa princesse qui lui annonçait sa détermination. Une ferveur qu'elle réservait à un autre que lui. Pourquoi ?! POURQUOI !

Accrochant son abdomen d'une main tremblante, ses jambes vacillèrent. Ses rotules percutèrent le sol alors que sa nuque se cambrait. Il ne pouvait le voir… Il n'acceptait pas cela. Le cœur cognant furieusement jusqu'à briser ses côtes, ses phalanges agrippèrent ses tempes douloureuses. Chaque battement de son cœur le déchirait un peu plus, le privant d'air et le faisant suffoquer…

Ce n'était pas vrai ! Ce n'était pas possible !

« ORIHIME ! REGARDE MOI !» hurla-t-il en redressant le menton tel un condamné sous la guillotine.

Mais alors qu'il lui adressait son regard suppliant, Hime se contenta de lui répondre par ses larmes inondées d'appréhension.

« ORIHIME ! »

Sous ce deuxième appel, la douce lui tourna le dos pour se réfugier dans l'étreinte de Kurando qui instinctivement caressa ses épaules dans le but de modérer ses convulsions tourmentées.

- Veuillez cessez… ordonna-t-il le foudroyant du regard. Vous effrayez ma promise…

- NON ! ORIHIME ! REGARDE MOI ORIHIME, C'EST MOI ! l'ignora Ichigo. OSE DIRE QUE TU NE RECONNAIS PAS MON VISAGE !

- Cela suffit, tonna Kurando. Ceci est une atteinte envers ma maison !

- Ichigo ! s'écria Rukia en se jetant sur ses épaules.

- Arrête tes conneries Ichigo ! Ca va trop loin tu vois bien que tu ne fais qu'empirer la situation ! ajouta Renji en renfort sur ses bras.

- LACHEZ-MOI ! ORIHIME ! REGARDE MOI ! APRÈS TOUT CE QU'ON A VECU TU NE PEUX PAS M'AVOIR OUBLIÉ ! REGARDE MOI !

- Ichigo stop ! hurla Rukia les larmes montant sous l'affliction de son ami.

- Que l'on arrête ce prétendu shinigami qui ose approcher ma fiancée devant ma demeure ! ordonna Kurando.

Sous l'intonation de la sentence, une multitude de shinigamis masqués apparut. Une masse importante entourant la milice de Byakuya qui a présent paraissait bien en sous nombre.

- La garde de noblesse, souffla le capitaine de 6ème division entre ses lèvres pincées. Nous devons nous retirer. Cette horde de soldat est sous la directive du roi et de la division 0.

- Votre retraite est inutile ! s'écria Kurando. Je ne peux laisser une telle profanation sans punition !

- Ichigo ! secoua Rukia le fils Kurosaki qui haletait.

- LACHEZ-MOI ! KOTORI ! KOTORI S'EST SACRFIÉE POUR QUE L'ON SE RETROUVE ! ORIHIME REGARDE MOI ! hurla Ichigo tel un dément, une larme au coin de l'œil.

Les shinigami perdirent leur prise sur un Ichigo désorienté qui hurlait son mal. Se débattant comme une âme damnée, il se redressa. Contre toute logique, il usa d'un shunpo si habilement qu'en l'espace d'une seconde la réalité perdit tout sens. A présent Zangetsu en main et ses grognements bestiaux tonnant dans l'air, il prit appuie sur ses talons. Sa visée était simple à déterminer.

- ICHIGO NON ! hurla Rukia en tendant une main vers l'éclair qui venait de décoller du sol.

- REND MOI ORIHIME !

La vue flouté par la haine grandissante dans son abdomen Ichigo perdit toute notion. Un seul visage, un seul regard. Juste ce salopard tranché. Juste son hémoglobine gouttant de sa lame. Ses gémissements de douleur telle une douce mélodie apaisant son propre mal… Il était responsable ! Il était la cause de cet enfer le consumant totalement. QUE CELA CESSE !

« MAESHI KURANDO ! »

Les ténèbres envahirent les sens du shinigami devenu fou. Sa colère retentissante… Faisant jusqu'à vibrer ses doigts crispés sur sa garde. Elle le dévorait tout entier… Tout devenait sombre… Tout devenait obscure alors que sa propre rage l'avalait. Aucune autre fin n'était envisageable… Juste sa tête plantée sur la pointe acéré de Zangetsu….

« Brûle Engetsu ! »

« Combien de temps ? Je ne suis pas une dévouée du sablier… Mais le jour où tu nous as abandonné j'ai commencé à compter… Comme cela semble long lorsque l'éternité perd de sa saveur. Je dois être vraiment égoïste…

Heureusement que j'ai toujours une épaule fidèle sur laquelle pleurer… J'en oubli que lui aussi à laissé une larme couler. Je suis peut être moins égocentrique depuis que je l'ai remarquée ? »

Kuchiki Rukia.

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Rédigé par FreedomPen

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Q
La suite pitiéééééééééééééééééééééééééééé
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F
Dès que possible ^^
Z
Trop bien!!!!!!!
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E
Wawou! *-* cette fanfiction est juste magnifique! Vraiment je t'encourage pour la suite. On s'attend pas du tout à la fin et c'est très original
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F
Merci ^^ <br /> Je suis très étonné de recevoir encore des messages sur mon blog. Il est complètement à l'abandon ^^' <br /> Mais du coup tu m'as donné envie de le remettre à jour :)